L’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et même le syndicat proche du PJD, à savoir l’Union nationale du travail au Maroc (UNMT), forment un front uni face au gouvernement. Chaque centrale a en effet sorti séparément, entre mercredi et vendredi derniers, un communiqué rejetant en bloc les propositions présentées par le gouvernement El Othmani, à l’issue des récents rounds du dialogue social.
Selon des sources gouvernementales qui se sont confiées au quotidien Al Ahdath Al Maghribia pour son édition de ce 1er mai, aucun accord entre le gouvernement et les syndicats ne sera annoncé à l’occasion de l’actuelle fête internationale du travail. Les propositions avancées par le chef du gouvernement, la semaine dernière, ont été jugées «inacceptables et dérisoires» par l’UMT, ainsi que par la CDT et l’UGTM, alors que l’UNMT estime que les «propositions du gouvernement doivent être améliorées et généralisées».
Al Ahdath, qui précise avoir obtenu une copie du projet d’accord tripartite proposé par le gouvernement et rejeté par les syndicats, lève un voile sur de nouveaux points qui auraient été proposés par le gouvernement. En plus du paquet de 6 milliards de dirhams, ce dernier a en effet préconisé une institutionnalisation du dialogue social, dont les rounds doivent être tenus régulièrement sur la base d’un calendrier fixé d’un commun accord par les différents partenaires. Une dynamique de l’amélioration régulière du revenu (salaires, allocations familiales, retraites…) a également été avancée, en plus d’une réflexion commune en vue de jeter les bases pour l’établissement puis la mise en œuvre d’un Pacte social au Maroc.
En attendant toutes ces avancées qui restent en chantier, les sources d’Al Ahdath ajoutent que le gouvernement maintient pour l’heure ses propositions, tout en espérant que, passée la «pression» imposée par le timing du Premier mai, les syndicats comprendront ses contraintes. Le gouvernement semble, en effet, vouloir éviter de tomber dans le piège du syndrome algérien d’achat à tout prix de la paix sociale.