Aucune lueur à l’horizon du 14ème congrès du Polisario, annoncé à grand roulement de tambours par la machine de propagande séparatiste pour le 16 et jusqu’au 20 décembre 2015. Engluée jusqu’au cou dans des affaires de corruption, voire de vol de subsides humanitaires octroyés par la communauté internationale, dévoilés en février 2015 par l’Office européen de lutte contre la fraude (OLF), la direction du Polisario a apporté, au fil des ans et des décennies, cette affligeante preuve de son incapacité à offrir une alternative au statu quo stérile et contre-productif dans lequel elle maintient la population séquestrée.
Face à cette impasse, le chef du Polisario, gravement malade (atteint d’un cancer du poumon dont il essaie de se faire soigner en Italie) et déprimé, tente de faire avaler une nouvelle couleuvre aux séquestrés, en l’occurrence la création d’un poste d’adjoint au secrétaire général du front.
Une manoeuvre de diversion, une de plus, mais de trop, destinée à calmer la colère populaire qui gonfle dans le goulag de Tindouf plutôt que de faire face à cette question angoissante : Mohamed Abdelaziz va-t-il se décréter chef ad vitam aeternam du Polisario ? C’est d’autant plus angoissant qu'il détient ce record peu reluisant de longévité au pouvoir, au point de faire pâlir un Bokassa-gueule-de-loup ou un Pol-Pot de la tristement célèbre époque des Khmers rouges !
Cette inamovibilité plus que quarantenaire met en évidence le «modèle démocratique» que Mohamed Abdelaziz veut offrir à une population séquestrée affamée, humiliée au quotidien, et qui ne voit rien venir à l’horizon en dehors des vieux-nouveaux délires fossilisés, hérités de la belle époque du Politburo, ainsi que son pendant du renseignement, le KGB soviétique.
Incapable d’offrir la moindre alternative à la thèse chimérique de «l’indépendance», qui lui est dictée, faut-il le préciser, par un régime algérien en rupture de ban, il a réussi à renforcer davantage son isolement sur la scène diplomatique internationale.
Dans un contexte régional explosif, marqué au fer rouge par la flambée terroriste qui embrase la Libye, le Mali, la Tunisie, voire l’Algérie, qui peut se targuer aujourd’hui d’offrir le gîte non seulement à Al-Qaïda au Maghreb islamique, mais aussi et surtout au soi-disant «Etat islamique» en Irak et en Syrie, Daech ? La position du Polisario met à rude épreuve la patience de la communauté internationale. La résolution 2218, adoptée fin avril dernier à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité, démontre, à qui veut bien voir ou entendre, que le monde n’acceptera pas que la stabilité de la région soit mise en danger, et qu’une solution politique au conflit s’impose aujourd’hui plus que tout autre temps.
Seulement voilà, les attentes de la communauté internationale risquent de ne pas être servies du fait du cramponnement de Mohamed Abdelaziz, autant que l’oligarchie au pouvoir à Alger, à cette fâcheuse option de «ni guerre ni paix» ! Jusqu’où, alors ?