La chambre de l'instruction a infirmé l'ordonnance rendue en avril par un magistrat parisien, qui avait allégé les charges en requalifiant les faits en "agression sexuelle" et "violences aggravées", a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information du quotidien Le Parisien.
Elle a ainsi estimé qu'il existait "des charges suffisantes pour caractériser les faits de viol", un crime qui relève des assises, a ajouté cette source. Le débat portait notamment sur la qualification des éléments mis en évidence par l'enquête.
Dans sa plainte, Laura P. affirmait avoir été agressée à l'âge de 20 ans par le chanteur dans la chambre d'hôtel de ce dernier en octobre 2016, quelques jours avant son concert à Paris, sur fond d'alcool et de drogue.
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Incarcéré dans la foulée, Saâd Lamjarred avait été libéré sous bracelet électronique en avril 2017.
Interrogé par l'AFP, son avocat Me Jean-Marc Fedida a précisé qu'il se réservait le droit de se pourvoir en cassation.
Dans un second volet de la même information judiciaire, le chanteur de 35 ans avait été inculpé de viol en avril 2017, cette fois pour des faits dénoncés par une jeune Franco-Marocaine affirmant avoir été agressée et frappée par le chanteur à Casablanca en 2015.
La plaignante s'était ensuite mise en retrait de la procédure et le juge avait ordonné un non-lieu sur cette partie du dossier.
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Le chanteur a également été inculpé de viol en août 2018, cette fois après la plainte d'une jeune femme au terme d'une soirée à Saint-Tropez (sud-est).
Il avait ensuite été incarcéré durant deux mois et demi avant d'être libéré sous contrôle judiciaire et contraint de résider à Paris le temps de l'enquête, menée par un juge d'instruction de Draguignan (sud-est).
Originaire de Rabat, Saad Lamjarred a grandi dans une famille d'artistes renommés. Il a commencé à se faire connaître dans le monde arabe en 2007 en participant à l'émission libanaise "Super Star" avant de devenir une star en 2013 avec son titre "Mal Hbibi Malou" ("Qu'arrive-t-il à ma bien-aimée?").
Saad Lamjarred reste adulé malgré ces affaires, qui ont relancé le débat au Maroc sur les violences contre les femmes.
Ses fans restent persuadés que le chanteur est victime d'un complot et que les plaignantes cherchent à tirer profit de sa notoriété.