Le ministre de l’Enseignement supérieur fait la Une de la presse de ce jeudi 22 août. "Daoudi s’accapare les urgences d'un hôpital de Khénifra pendant de longues heures", titre Al Khabar qui rapporte les faits qui se sont produits mardi dernier. "Le ministre a monopolisé les service d’urgences afin qu'ils fournissent en priorité les premiers soins à une de ses proches", fait savoir le journal.
"Arrivé sur les lieux, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a demandé à l’équipe des urgences de prendre en charge la personne en question qui souffrait d’une fracture au niveau du pied", lit-on sur les colonnes de Al Khabar. Mobilisation totale sur place, décrit le quotidien, selon lequel toutes les infirmières et plusieurs médecins se seraient immédiatement attroupés autour de la patiente, délaissant d’autres malades dans les couloirs des urgences, et ce malgré leur état critique. "Certains cas nécessitaient une intervention médicale urgente", précise le quotidien.
Les médecins dénoncent
A en croire le journal, "des médecins auraient par la suite dénoncé la mobilisation du service des urgences au profit du ministre, sans prise en considération des autres patients présents sur place". Pour le quotidien, le fait que le ministre a pu choisir de se rendre dans un hôpital public devrait témoigner "du fait qu’il n’y a pas de différence entre le ministre et les autres citoyens". A ceci près que le ministre a accaparé l’attention de tout le personnel soignant. Preuve en est que, après le départ de Daoudi, "l’activité a repris son cours normal et les médecins se sont enfin penchés sur les cas de leurs patients", précise le journal.
Hormis le fait que les médecins interpellés par le journal pointent du doigt la "monopolisation du ministre" des services d’urgences, il y a lieu de s’interroger sur l’excès de zèle de ces professionnels de la santé, censés apporter leur aide à tous les patients de la même manière. Reste que les pressions auxquelles ils peuvent être soumis plaident parfois en leur faveur. L'exemple de la pression menée par Daoudi en témoigne. Et reste alors à savoir aussi si, dans de telles conditions, le délit de non-assistance à personne en danger est condamnable quand le corps médical se trouve acculé à assistance arbitraire pour abus de pouvoir.