À Astana, capitale du Kazakhstan, es présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping participent au sommet régional de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), qui réunit ce jeudi plusieurs pays aux relations tendues avec l’Occident.
Mercredi, Vladimir Poutine avait déjà assuré lors d’une rencontre avec Xi Jinping que l’OCS s’était «affirmée en tant que l’un des piliers clés d’un ordre mondial multipolaire juste», les deux dirigeants n’ayant cesse de dénoncer «l’hégémonie» des États-Unis dans les relations internationales.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, également présent en tant que «partenaire de dialogue», a lui invité son homologue russe en Turquie lors d’un entretien bilatéral et plaidé pour une «paix juste» en Ukraine, alors qu’Ankara propose depuis le début du conflit ses bons offices de médiation entre Kiev et Moscou.
Plateforme alternative
L’OCS, fondée en 2001, compte neuf pays membres (Chine, Inde, Iran, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Pakistan, Tadjikistan) et revendique de regrouper 40% de la population et environ 30% du PIB mondiaux. Elle est pensée comme une plateforme de coopération concurrente des organisations occidentales avec un accent sécuritaire et économique.
Après l’adhésion l’an passé de l’Iran, sous sanctions occidentales, le Bélarus, pays également ostracisé par l’Occident, deviendra ce jeudi le 10ème membre de l’OCS. «Le principal est de démontrer au monde qu’il existe des plates-formes internationales alternatives, d’autres centres de pouvoir, où les intérêts de tous les États sans exception sont respectés», s’était félicité mercredi le président bélarusse Alexandre Loukachenko.
Axes de transport
Outre les pays membres, l’OCS comprend également 14 États partenaires de dialogue, comme la Turquie et des pays du Golfe. Signe de l’importance croissante de l’organisation, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, sera également présent à Astana.
Le cheval de bataille de l’OCS reste l’approfondissement des liens économiques entre les pays membres et le développement de titanesques projets logistiques pour relier la Chine à l’Europe via l’Asie centrale.
L’intérêt des grandes puissances pour cette région s’est nettement intensifié depuis le débit de la guerre en Ukraine, Moscou voulant maintenir son influence traditionnelle sur les pays centrasiatiques, désormais fermement ancrés à la Chine via des projets économiques d’envergure, tout en étant ardemment courtisés par l’Occident.
Les sanctions occidentales contre Moscou ont mis un coup d’arrêt au traditionnel corridor de transport reliant la Chine à l’Europe via la Russie et poussé l’Union européenne, tout comme les pays centrasiatiques, à chercher des voies alternatives, notamment celle traversant l’Asie centrale, le corridor transcaspien.