Le débris, long de deux mètres et ressemblant à un morceau d'aile, a été retrouvé à Saint-André de La Réunion par les employés d'une association chargée du nettoyage du rivage, a-t-on appris de source proche de la cellule d'enquête chargée d'en déterminer l'origine. "Il était rempli de coquillages. On dirait qu'il est resté longtemps dans l'eau", ont précisé des témoins.
Aucune piste n'est privilégiée pour le moment par les enquêteurs spécialisés de la brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA). "Il est trop tôt pour tirer des conclusions. Pour le moment, il nous faut déterminer à quel type d’appareil ce débris aurait pu appartenir. Lorsque nous l’aurons fait, il sera possible de déterminer la compagnie", indique-t-on de sources proches des enquêteurs. Ces derniers pourraient notamment être aidés dans cette identification par la présence éventuelle d'un numéro de série sur le fragment.
Trois hypothèses ont été évoquées de sources proches des milieux aéronautiques. Celle d'un débris provenant du crash d'un bimoteur survenu le 4 mai 2006 à proximité immédiate du littoral sud de l'île, celle d'un fragment du vol MH370 de la Malaysia Airlines et celle, enfin, d'un morceau de l'A310 de la Yemenia qui s'est écrasé au large des Comores en juin 2009.
Des experts divisés
Sur la base de photos reçues de la pièce, un expert français en sécurité aérienne, Xavier Tytelman, a relevé sur son compte Twitter "des similitudes incroyables entre le flaperon d'un #B777 et le débris retrouvé". Sur le blog spécialisé http://blog-peuravion.fr/, l'ancien pilote précise qu'une référence est "indiquée sur le débris: BB670". "Ce code ne correspond ni à l’immatriculation d'un avion, ni au numéro de série d’un appareil. Par contre, si ce flaperon appartient bien au MH370, alors il est clair que cette référence permettra de l’identifier rapidement. Dans quelques jours, nous aurons une réponse définitive", ajoute-t-il.
Le fait que "l'on retrouve des débris à la Réunion ne signifie pas que le MH370 ait été si loin", souligne-t-il. "En s’abîmant au large de l'Australie, ses débris ont simplement pu être balayés par le courant et s'échouer à cet endroit au bout d’un an…". Un autre expert, Christophe Naudin, a toutefois estimé "quasi nulle" la probabilité que le fragment retrouvé provienne du MH370. "Les premières photographies (...) me font plutôt penser à un morceau d'aile gauche d'un avion léger", a-t-il affirmé au média local linfo.re.
La disparition l'an dernier du Boeing 777 de la Malaysia Airlines constitue l'une des plus grandes énigmes de l'histoire de l'aviation civile. L'appareil, parti de Kuala Lumpur pour Pékin avec 239 personnes à bord, avait disparu une heure après son décollage le 8 mars 2014. Aucune trace n'en a jamais été retrouvée depuis, en dépit d'intenses recherches engagées dans l'Océan Indien à l'ouest de l'Australie.
Boeing a réitéré dans un communiqué mercredi son engagement à "soutenir l'enquête sur le MH370 et les recherches de l'appareil". "Nous continuons à partager notre expertise et nos analyses techniques. Notre but (...) reste non seulement de retrouver l'avion mais aussi de déterminer ce qui lui est arrivé et pourquoi", a déclaré l'avionneur américain.