Le programme américain Artémis de retour sur la Lune rencontre "des difficultés techniques et des retards accrus par la pandémie de Covid-19 et des événements météo", a expliqué un rapport du bureau de l'inspecteur général, qui est indépendant.
En cause notamment: le temps de développement requis pour terminer deux éléments indispensables à cette mission historique.
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D'abord, les nouvelles combinaisons spatiales ne seront pas prêtes "avant mai 2025 au plus tôt", a jugé ce rapport, notamment en raison de "défis techniques et de manque de financements".
Ensuite, le développement du système d'alunissage habité (HLS), qui a été confié à la société SpaceX, subira lui aussi "probablement" des retards. Cet alunisseur, nommé Starship, doit être placé en orbite autour de la Lune, et la capsule lancée par la Nasa avec les astronautes à bord s'y amarrer afin qu'ils y montent, et qu'il les amène sur le sol lunaire.
Dans son rapport, le bureau de l'inspecteur général loue "le rythme rapide" de production SpaceX, grâce à un système largement géré "en interne". Lors de visites en août au siège en Californie et dans les usines au Texas, 20 prototypes de Starship et 100 moteurs raptors avaient déjà été construits, note-t-il.
Mais alors que ces quinze dernières années, la durée entre l'attribution d'un contrat et le premier vol était de huit ans et demi, SpaceX est censé réaliser cette prouesse en moitié moins de temps, relève l'audit.
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Compte tenu de ces facteurs, "nous estimons que la Nasa va dépasser de plusieurs années son calendrier actuel pour poser des humains sur la Lune en 2024", écrit le rapport, qui ne prend pas en compte la dernière annonce de l'agence ayant reculé la date.
Cette dernière "va probablement glisser à 2026 au plus tôt", ajoute-t-il.
Cette mission, qui sera l'équivalente d'Apollo 11, s'appelle Artémis 3. Elle sera précédée d'Artémis 2, qui emmènera des astronautes jusqu'à la Lune, mais sans atterrir. Celle-ci est prévue en 2024, ce que conclut aussi le rapport.
Avant, Artemis 1 ira aussi jusqu'à la Lune, mais sans astronaute à bord. Cette mission est normalement prévue pour février 2022, mais l'audit estime qu'elle aura en réalité lieu "à l'été 2022".
Le bureau de l'inspecteur général a également critiqué les dépenses du programme lunaire. Il coûtera pas moins de 93 milliards de dollars d'ici l'année fiscale 2025, selon les estimations du rapport, avec un coût par lancement de 4,1 milliards pour les quatre premières missions.
L'agence spatiale, financée par le contribuable américain, doit "identifier des moyens de réduire les coûts", presse-t-il.