Jusqu'à présent, seul un sénateur, Josh Hawley, avait fait part mercredi de son intention de contester l'élection du démocrate lors de la cérémonie de certification prévue le 6 janvier.
Cette tentative de la dernière chance fait suite aux échecs à répétition essuyés par les partisans de Donald Trump devant les tribunaux pour faire invalider les résultats du scrutin dans plusieurs Etats-clés où Joe Biden l'a emporté.
"Le Congrès devrait immédiatement nommer une commission électorale, avec une pleine autorité pour enquêter" sur de possibles "fraudes électorales", ont affirmé dans un communiqué les onze élus de la chambre haute, faisant écho aux accusations de fraude répétées par le président Trump et par nombre de parlementaires républicains depuis deux mois.
"Les allégations de fraude et d'irrégularités dans l'élection de 2020 dépassent toutes celles que nous avons connues dans notre vie", déclarent les onze sénateurs, emmenés par le républicain Ted Cruz.
© Copyright : AFP / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / POOL
La commission dont ils souhaitent la création devra "conduire un audit d'urgence de dix jours sur les résultats dans les Etats" où les deux candidats étaient au coude à coude, ont demandé ces élus, menés par l'influent sénateur du Texas Ted Cruz. Si cet audit n'a pas lieu, "nous voterons le 6 janvier pour rejeter les électeurs des Etats disputés", ont-ils annoncé.
Toujours selon le communiqué des sénateurs, les Etats concernés pourraient alors convoquer des sessions législatives extraordinaires et potentiellement réviser leurs résultats électoraux.
Aux Etats-Unis, le président est choisi au suffrage universel indirect. Le collège électoral a déclaré le 14 décembre la victoire de Joe Biden avec 306 grands électeurs contre 232 à Donald Trump, alors qu'il faut 270 grands électeurs pour devenir président.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a alors reconnu la victoire de Joe Biden, et il a appelé les républicains à certifier ce résultat.
La Chambre et le Sénat doivent se réunir mercredi pour certifier ces résultats, une procédure qui est d'ordinaire une simple formalité.
Mais le président sortant affirme toujours avoir largement remporté l'élection du 3 novembre, et il a appelé ses partisans à se rassembler mercredi à Washington.
Donald Trump a publié samedi sur Twitter la liste des onze sénateurs qui ont rejoint Josh Hawley, sénateur du Missouri, en louant leur initiative et en répétant qu'il a été victime d'une fraude des démocrates lors de la présidentielle. "Une tentative pour voler une victoire écrasante. On ne peut pas laisser faire ça!", a-t-il écrit.
Donald Trump compte sur le débat au Congrès pour que soient exposés au public les éléments qui selon lui fondent ses accusations de fraude. "Et après que les gens auront vu les faits, il y a encore plein de choses à venir...", a-t-il tweeté.
A la Chambre des représentants, à majorité démocrate, plus d'une centaine d'élus républicains prévoient de voter contre la certification, selon CNN.
Mais à la Chambre comme au Sénat, il n'y aura pas assez de voix pour que la démarche aboutisse.
"Nous ne sommes pas naïfs. Nous nous attendons à ce que la majorité si ce n'est tous les démocrates, et peut-être plus que quelques républicains, votent autrement", ont reconnu les onze sénateurs dans leur communiqué.
Parmi les républicains qui désapprouvent leur initiative figure Pat Toomey, sénateur de Pennsylvanie, un des Etats dont le résultat devrait être contesté devant le Congrès.
"Une caractéristique fondamentale et essentielle d'une république démocratique est le droit des citoyens d'élire leurs dirigeants", a déclaré M. Toomey sur Twitter.
"La tentative des sénateurs Hawley, Cruz et d'autres sénateurs pour inverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020 dans des Etats clés comme la Pennsylvanie sape directement ce droit", a-t-il estimé.
Le sénateur républicain de l'Utah Mitt Romney, notoirement hostile à Donald Trump, a qualifié d'"absurdité" la démarche de ses collègues.
Donald Trump a régulièrement exhorté les élus républicains à le soutenir dans sa croisade pour contester les résultats de l'élection présidentielle.
Cette campagne a totalement échoué devant les tribunaux, qui ont refusé d'examiner les preuves dont les républicains disent disposer.
Lire aussi : Vidéo. États-Unis: Joe Biden invite l'Amérique à "tourner la page" de l'élection et condamne le déni de Trump
Un nouveau recours en justice, mené par le républicain Louie Gohmert, représentant du Texas, a été rejeté vendredi dans cet Etat par un juge fédéral, et cette décision a été confirmée samedi par une cour d'appel fédérale.
La plainte de Louie Gohmert visait à démontrer que le vice-président Mike Pence, qui présidera la séance du Congrès le 6 janvier, pouvait lui-même déclarer les résultats invalides dans certains Etats contestés.