Vidéo. Le numéro du duo Tebboune-Chengriha au chevet de Brahim Ghali

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et le chef d'état-major Saïd Chengriha, au chevet de Brahim Ghali, le 2 juin 2021 à Alger

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et le chef d'état-major Saïd Chengriha, au chevet de Brahim Ghali, le 2 juin 2021 à Alger . DR

Après son retour forcé d’Espagne, le chef du Polisario, Brahim Ghali, a été immédiatement admis dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 juin 2021, à l’hôpital militaire d’Alger. Il y a reçu la visite du duo Tebboune-Chengriha, soulagés de la fin de leur calvaire qui a duré 54 jours.

Le 02/06/2021 à 20h41

Le régime algérien n’a pas dérogé à son habitude de transformer ses déboires en victoires. Ainsi, le pouvoir local, avec ses médias et ses deux façades, civile et militaire, a accouru tôt ce mercredi matin, 2 juin 2021, au chevet du chef du Polisario, Brahim Ghali.

Arrivé vers 3h00 du matin (heure d’Alger), ce mercredi à bord d’un jet privé français, affrété par l’Algérie, Brahim Ghali a été hospitalisé d’urgence à l'hôpital militaire de Aïn Naâja à Alger, immédiatement après l’atterrissage de son avion à l’aéroport militaire de Boufarik.

Quelques petites heures seulement après son arrivée, il a reçu la visite en grande pompe du président algérien Abdelmadjid Tebboune, flanqué par le véritable maître du pays, le général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne.

Face à un chef du Polisario très affaibli, qui n’a même pas pu s’asseoir pour saluer ses «patrons», le chef de l’Etat algérien a réitéré à Brahim Ghali qu’il doit se considérer comme un Algérien. «Tu es dans ton pays, tu es chez toi», lui a-t-il dit, avant d’ajouter: «Moi et le général, nous sommes contents que ton état de santé se soit amélioré». «Notre visite est un devoir. Votre comparution devant la justice espagnole a montré (au monde) que la ‘République arabe sahraouie’ est une république de droit respectueuse de la loi», a encore dit Tebboune, tout heureux d’avoir pu extirper le Pol Pot sahraoui de la justice espagnole.

Le chef du Polisario, comme pour s’excuser de sa longue absence, a dit, «Je me sens mieux et bientôt je serai sur le terrain», confirmant malgré lui que ce qu’attendent ses maîtres, c’est qu’il mène la guerre aux Marocains. «Reposez-vous d’abord», a répondu avec indulgence Tebboune pour tempérer les ardeurs belliqueuses du patient Ghali.

Toujours au micro et devant les caméras de la télévision publique algérienne, Tebboune a remercié du bout des lèvres l’Espagne. «Et l’Espagne, quoi qu’il en soit, nous la remercions… pour son acceptation le premier jour» de soigner le chef des séparatistes.

Après un chapelet de louanges prononcées à l’adresse de ses maîtres, entrecoupées par un «hamdoulillah ela slamtec» grommelé par Chengriha, le chef des séparatistes s’est répandu en formules glorifiant les deux hommes et l’Algérie, donnant ainsi l’image d’un vassal tout heureux de l’honneur que lui font ses suzerains en lui rendant visite.

A la vue de l’état dégradé du chef du Polisario, avec de nombreux pansements et fils de branchement, on comprend que l’homme a été obligé de quitter précipitamment l’Espagne avant la fin son traitement.

En effet, s’il était resté quelques jours de plus en Espagne, et à la faveur de l’ouverture des frontières qui est en train de s’opérer à travers le monde, ses nombreuses victimes auraient eu le temps et la possibilité de réunir les preuves et les témoignages des crimes qui auraient confondu Brahim Ghali devant la justice espagnole.

Ce retour, qui s’apparente à une course contre la montre, a donc été présenté par les autorités algériennes et le Polisario comme une décision librement prise, pour que Brahim Ghali «poursuive sa convalescence» en Algérie.

Par Mohammed Ould Boah
Le 02/06/2021 à 20h41