La presse iranienne dans son ensemble estime néanmoins que ses chances d'obtenir l'aval du Conseil des Gardiens, chargé de valider les candidats, sont presque nulles.
"En cas de disqualification, je déclarerai que je n'approuve pas l'élection et je n'y participerai pas" en soutenant un candidat ou en allant voter, a averti Mahmoud Ahmadinejad, qui se présente comme l'"enfant" du peuple, après avoir déposé son dossier de candidature au ministère de l'Intérieur.
"Des millions de personnes à travers le pays m'ont invité à me présenter à l'élection et m'ont même ordonné de venir ici pour m'inscrire, plaçant une lourde responsabilité sur mes épaules", a déclaré Mahmoud Ahmadinejad, après avoir déposé son dossier de candidature au ministère de l'Intérieur.
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Répétant, comme il le fait depuis plusieurs années, que la population a selon lui perdu confiance dans les dirigeants du pays, il a estimé que le scrutin de juin était "peut-être la dernière chance" de sauver la République islamique face aux défis "très sensibles" auxquels elle fait face tant pour des raisons "internes" qu'"internationales".
A son arrivée au ministère, Mahmoud Ahmadinejad, âgé de 64 ans, a été bruyamment acclamé par plusieurs dizaines de ses partisans scandant des slogans comme "Ahmadi[nejad], Ahmadi[nejad], on te soutient!"
Mahmoud Ahmadinejad a été président de 2005 à 2013. En 2009, la contestation - sévèrement matée - de sa réélection sur fond d'accusations d'irrégularités et de fraudes massives, avait ébranlé la République islamique.
En 2013, il avait dû abandonner son poste à l'issue de son deuxième mandat (comme le président sortant, Hassan Rohani cette année), la Constitution interdisant au chef de l'exécutif d'exercer trois mandats successifs.
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L'ancien président ultraconservateur et populiste avait retenté sa chance lors de la présidentielle de 2017 en déposant sa candidature contre l'avis du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
Sans surprise, celle-ci avait été rejetée par le Conseil des Gardiens, organe non élu (dominé par les conservateurs) chargé du contrôle de l'élection présidentielle.
Au fil des années, l'ancien président est devenu un poil-à-gratter de la République islamique, tenant des propos iconoclastes remettant publiquement en cause la plupart des grandes orientations retenues par ses dirigeants.