Les enquêteurs ont subi un premier coup dur samedi quand l'ADN retrouvé sur le sac qui a explosé n'a rien donné. Il n'était pas répertorié au Fichier national des empreintes génétiques, selon une source proche du dossier, douchant les espoirs d'une identification rapide du suspect.
Selon une source proche du dossier, il y a de fortes suspicions pour que l'engin explosif soit du TATP (tripéroxyde de triacétone), en faible quantité. Le TATP est un explosif artisanal très instable qui avait été utilisé dans les attentats jihadistes commis à Paris le 13 novembre 2015 et à Bruxelles en mars 2016.
Le procureur de la république de Paris Rémy Heitz, qui dirige la section antiterroriste chargée de l'enquête, a annoncé samedi que "plusieurs dizaines" de témoignages "sont en cours d'exploitation" pour tenter de faire la lumière sur l'attaque, non revendiquée, et son auteur.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a souligné vendredi soir qu'il était "trop tôt" pour évoquer "un acte terroriste".
"Le mode utilisé est un peu particulier, il rappelle le réseau (de Khaled) Kelkal (l'auteur présumé de la vague d'attentats de 1995 abattu près de Lyon, ndlr). C'est la cible qui est bizarre. Pourquoi la Brioche Dorée (une boulangerie, ndlr)? Pourquoi là? Pourquoi Lyon?", a réagi une source syndicale policière.
Samedi soir, la police a diffusé sur Twitter deux nouveaux clichés du principal suspect qui a déposé le colis piégé devant une boulangerie d'une artère piétonne commerçante au coeur de Lyon. Ces photos, de qualité médiocre, montrent un homme roulant à vélo, portant un sac à dos et une casquette sombres.Selon le signalement diffusé par la police, l'homme est vêtu d'un haut vert foncé à manches retroussées et d'un bermuda clair et porte un sac à dos sombre.
L'attentat, que les autorités se refusent pour l'instant à qualifier de terroriste, s'est produit peu avant la tenue des élections européennes en France.
Le pays a connu une vague d'attentats jihadistes sans précédent depuis 2015 qui a fait au total 251 morts.
Le dernier en date a fait cinq morts et dix blessés le 11 décembre 2018 à Strasbourg (nord-est).
Depuis cette fusillade, le plan Vigipirate est resté au niveau "Sécurité renforcée - Risque attentat" sur tout le territoire, signe d'une menace terroriste persistante aux yeux des autorités.