Des évènements quasi-simultanés ont lieu dans une centaine de pays, dans le cadre de l'appel baptisé "Rise for climate" ("Debout pour le climat"). Après des manifestations qui ont donné lieu à une faible participation en Asie, des rassemblements se déroulent en Europe, notamment à Paris et Bruxelles, puis doivent se tenir aux Etats-Unis avec San Francisco en point d'orgue.
En France, des milliers de personnes ont entamé dans l'après-midi une marche citoyenne au coeur de Paris. Elles ont répondu à un appel à la mobilisation lancé sur les réseaux sociaux par un jeune homme de 27 ans, après la démission du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui s'était plaint d'un manque de soutien populaire pour l'environnement.
"Je vais être papa (d'un fils) en décembre, je veux qu'il y ait une planète vivable, qu'il y ait un endroit où habiter, qu'il puisse y avoir des petits-enfants", a expliqué l'initiateur de cette marche, Maxime Lelong.
Société sans carbone
Des événements ont eu lieu dans d'autres villes du pays, notamment à Marseille (dans le sud de la France), où 2.500 personnes ont défilé selon les organisateurs, et 700 selon la police. En outre, 700 scientifiques français ont lancé ce samedi un appel aux dirigeants politiques, publié par le quotidien Libération, pour qu'ils passent "de l’incantation aux actes pour enfin se diriger vers une société sans carbone".
A Bruxelles, un rassemblement organisé devant le Parlement européen a réuni environ un millier de personnes selon les organisateurs (Greenpeace et la Coalition Climat, collectif d'associations et d'ONG de la société civile belge).
"L'idée était d'interpeller les élus et les gouvernements à partir de la capitale européenne. Il y a beaucoup de lobbies ici et on se rend compte que les ONG ne font pas forcément le poids face à eux. En tant que citoyens, on veut montrer qu'on peut organiser des campagnes pour les interpeller", a déclaré à l'Agence France Presse Kim Le Quang, un professeur participant au rassemblement.
En Asie, c'est à Manille que la mobilisation avait été la plus forte, avec 800 manifestants. L'un d'eux, habillé en dinosaure, tenait une pancarte "Go Fossil-free" (finissons-en avec les énergies fossiles"). Les Philippines sont en effet très dépendantes des centrales à charbon.
Cette journée d'action est censée culminer avec une grande manifestation à San Francisco, sur la côte Ouest des Etats-Unis, où se tiendra à partir du 12 septembre prochain le Sommet mondial des villes et entreprises pour le climat, organisé par le gouverneur de Californie en réponse à la politique anti-écologique de Trump.
A Bangkok, près de 200 manifestants se sont réunis devant le siège régional de l'ONU où est organisée jusqu'à demain une réunion de préparation du prochain sommet sur le climat, dit COP24, prévu en Pologne dans trois mois. Certains dénonçaient l'arrêt de la contribution des Etats-Unis décidée par Donald Trump, et un manifestant portait un masque du président américain.
"Nous condamnons le président Trump qui s'est retiré des accords de Paris", a dénoncé parmi les manifestants à Bangkok Lidy Nacpil, représentante de l'Asian People's movement in Debt and Developpement, un mouvement asiatique réclamant plus d'implication des pays riches, notamment de Washington.
Rôle de sape de Washington
Des participants à cette réunion préparatoire de Bangkok ont dénoncé ce samedi le rôle de sape joué par les Etats-Unis. "Les Etats-Unis ne sont plus dans le jeu, mais c'est toujours eux qui imposent les règles", a critiqué un négociateur de premier plan, pointant du doigt une délégation américaine venue pour "empoisonner" les débats. Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans un premier temps côté américain.
En Australie, les organisateurs ont fait entrer dans le port de Sydney, face à son emblématique opéra, un bateau portant la bannière "Rise for climate". Et des centaines de manifestants se sont réunis devant les bureaux du Premier ministre Scott Morrison en l'appelant à "sortir le charbon de la politique".