Ukraine: des frappes russes incendient le siège du gouvernement

De la fumée s'élève au-dessus d'un bâtiment du siège du gouvernement ukrainien, après des frappes de drones et de missiles russes, à Kiev, le 7 septembre 2025. (Photo: Reuters/Serhii Korovainyi)

Le siège du gouvernement ukrainien a été incendié dimanche à Kiev après une vague de bombardements russes nocturnes qui ont fait au moins cinq morts, dont deux dans la capitale.

Le 07/09/2025 à 07h03

«Pour la première fois, le toit et les étages supérieurs du siège du gouvernement ont été endommagés à cause d’une attaque ennemie», a déclaré la Première ministre Ioulia Svyrydenko sur Telegram, en publiant des images de flammes s’échappant de la façade de l’imposante bâtisse, située à proximité de la présidence et du Parlement.

Dans le centre-ville, un journaliste de l’AFP a vu de la fumée s’élever du bâtiment abritant le Conseil des ministres, tandis que des hélicoptères déversaient de l’eau sur le toit.

Alors que les efforts diplomatiques engagés par le président américain Donald Trump pour mettre fin aux combats se sont enlisés ces derniers jours, des alertes aériennes ont été déclenchées dans tout le pays au cours de la nuit.

La capitale a été la cible d’une attaque massive de drones et de missiles qui a fait au moins deux morts et 18 blessés, selon les secours.

Plusieurs immeubles résidentiels ont également été touchés par ces frappes, et une fillette d’un an figure parmi les victimes.

«Le monde doit répondre»

«Le monde doit répondre à cette destruction non seulement par des mots, mais par des actions. Nous devons renforcer la pression des sanctions, principalement contre le pétrole et le gaz russes», a plaidé la Première ministre, réclamant également davantage «d’armes».

Fin août, une vague massive de drones et de missiles russes sur Kiev avait déjà fait plus de 25 morts et endommagé les locaux de la délégation de l’Union européenne ainsi que ceux du British Council.

Jusqu’à présent, les bâtiments officiels de la capitale avaient globalement été épargnés par les bombardements qui visent quotidiennement le territoire ukrainien depuis trois ans et demi.

Négociations dans l’impasse

Dans la nuit de samedi à dimanche, des frappes russes ont également été signalées dans plusieurs autres régions, notamment dans celle de Dnipropetrovsk où, selon le gouverneur militaire Serguiï Lyssak, un homme de 54 ans est mort et des infrastructures ont été endommagées lors d’une attaque combinant drones et missiles.

Les autorités locales ont aussi fait état d’une femme tuée par des bombes aériennes guidées dans la région de Zaporijjia (sud-est) dimanche matin, et d’un mort samedi soir dans la région frontalière de Soumy (nord-est).

Les forces du Kremlin occupent aujourd’hui environ 20% du territoire ukrainien.

Les dernières semaines ont été marquées par une intense activité diplomatique en vue d’un règlement du conflit, avec notamment un sommet le 15 août entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska, suivi d’une visite à Washington du président ukrainien Volodymyr Zelensky accompagné de plusieurs dirigeants européens.

Mais aucun progrès tangible n’a été enregistré et Moscou continue de rejeter les appels au cessez-le-feu, après trois ans et demi du conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont toutefois engagés jeudi à Paris à fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine pour prévenir une nouvelle offensive russe, après une éventuelle cessation des hostilités.

Donald Trump a par ailleurs annoncé jeudi qu’il s’entretiendrait prochainement avec Vladimir Poutine.

Par Le360 (avec AFP)
Le 07/09/2025 à 07h03