Depuis le 28 janvier 2021, le parti d’extrême-droite, bien connu pour ses positions anti-islam et anti-immigration, n’a plus voix au chapitre sur Twitter.
A travers le hashtag #stopislamizacion, le parti entendait, de son point de vue, dénoncer la sur-représentation d’individus d’origine maghrébine dans la majorité des crimes commis en Catalogne. Mais pour Twitter, ce type de discours et de mots-clés s’apparentent à des discours «incitant à la haine».
Réfutant cet argument, Santiago Abascal, président de Vox, a décidé de porter plainte contre le réseau social en qualifiant cette suspension de «très grave», et d’«action totalitaire qui vise à influencer les prochaines élections catalanes», car, explique-t-il «Twitter usurpe les fonctions des Etats démocratiques, limitant les droits fondamentaux».
Selon Abascal, Twitter en agissant de la sorte a attaqué «la liberté et la démocratie en censurant les représentants publics de millions d’Espagnols», Vox étant classé, depuis 2019, troisième parti politique du pays, avec 52 députés sur 350 au parlement espagnol.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps encore, le débat sur la migration et le spectre islamiste ne faisaient pas partie des principales discussions politiques en Espagne. Mais depuis l’avènement surprise des ultras de Vox en décembre 2019 à l’issue des législatives en Andalousie, où ils ont obtenu 395.000 suffrages et 12 députés, le parti conservateur est parvenu à hisser les sujets de l’immigration et de l’islam parmi les principales préoccupations des Espagnols.
Une profonde haine pour l’islamSi Santiago Abascal fustige les raisons qui ont motivé Twitter a suspendre le compte de son parti, celui-ci n’en est pas à sa première sortie médiatique profondément anti-musulmane, celui-ci ayant affirmé par le passé que l’islam est «une religion qui porte atteinte à notre profonde identité catholique».
Les Ultras de Vox, pour s’attaquer à ce qu’ils considèrent être «l’actuelle menace fondamentaliste islamique», réclament ainsi la suppression des subventions aux associations musulmanes ou encore l’interdiction de dispenser à l’école tout enseignement ayant un rapport avec la religion musulmane.
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Il s’agit donc de tourner le dos à une grande partie de l’histoire du pays, quitte à modifier le «jour de l’Andalousie», jusqu’à présent fêté le 28 février pour commémorer l’approbation par référendum, en 1980, du statut d’autonomie de l’Andalousie, et le remplacer par la date du 2 janvier qui ferait ainsi référence à la reconquête catholique de Grenade en 1492 et de fait, la victoire sur le califat musulman.
Le Maroc, l’ennemi dans le viseurAutre lubie de Vox, qui veut faire la guerre à l’immigration, dresser un mur en béton armé à Sebta et Melilla, afin de les séparer du reste du Maroc, pays habitué à subir de nombreuses attaques de la part du parti d’extrême-droite espagnol.
Dernière en date, la demande de Vox au gouvernement central d’annuler «la délivrance ou l’octroi de visas d’entrée en Europe à tous les citoyens émetteurs de l’immigration irrégulière», comme le Maroc, et l’application par les institutions européennes de sanctions économiques contre le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie, à l’origine de «l’agression» subie par l’Espagne, avec ce qui est qualifié d’«avalanche migratoire».