Un attentat à la voiture piégée visant un convoi militaire a fait au moins 28 morts et 61 blessés mercredi soir en plein centre d’Ankara, dans un pays secoué depuis plusieurs mois par la violence jihadiste et la reprise du conflit kurde.
Selon le gouverneur de la capitale turque Mehmet Kiliçlar, cité par les médias locaux, cette attaque a visé des bus de l’armée près de la place Kizilay, où sont localisés de nombreux ministères, l‘état-major des armées et le parlement.
Très puissante, la déflagration a été entendue dans une large partie de la ville et a causé un début de panique parmi ses habitants, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Rapidement, le gouvernement a rendu responsables le PKK et les milices kurdes de Syrie: "Cette attaque terroriste a été commise par des éléments de l'organisation terroriste (PKK) en Turquie et un milicien des YPG" (Unités de protection du peuple, milices kurdes de Syrie) qui s'est infiltré en Turquie", a déclaré M. Davutoglu à la presse, ajoutant que la police avait déjà procédé à neuf interpellations dans le cadre de son enquête.
"Le nom de l'auteur de l'attentat est Salih Necar. Il est né en 1992 dans la ville d'Amuda, dans le nord de la Syrie (...). L'organisation terroriste et les YPG ont conjointement commis cette attaque", a insisté le chef du gouvernement. "L'attaque a un lien direct avec les YPG", a-t-il ajouté.
Le PKK a cependant démenti, par la voix d'un de ses dirigeants, Cemil Bayik, être à l'origine de l'attentat qui a frappé le coeur de la capitale turque. "Nous ne savons pas qui l'a commis mais cela peut être une riposte aux massacres de la Turquie au Kurdistan", a dit le responsable du PKK, cité par l'agence prokurde Firat.
Depuis samedi, l'artillerie turque bombarde à un rythme quotidien des positions tenues par les YPG, qui ont profité de l'offensive des forces du régime de Damas dans la province d'Alep (nord), appuyées par les raids aériens russes, pour prendre le contrôle de nouveaux territoires proches de la frontière turque.
Le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara accuse les YPG et le PYD d'être des organisations "terroristes" car proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une lutte armée sur le sol turc.
Par ailleurs, au moins 6 soldats ont été tués jeudi matin dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie dans une attaque attribuée par les autorités aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on appris auprès des services de sécurité.
Cette attaque a visé un convoi militaire dans la localité de Lice, dans la province de Diyarbakir, a-t-on précisé de mêmes sources.