Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a quitté Alger ce dimanche après-midi, à destination de l’Allemagne, selon l’agence de presse officielle algérienne, «pour des soins complémentaires suite à des complications au pied après sa contamination au coronavirus».
L’APS rapporte qu’il a été salué à son départ de l’aéroport militaire de Boufarik par le même groupe des six personnalités qui l’avaient accueilli lors de son retour d’Allemagne, il y a exactement 13 jours, dont le chef d’état-major de l’armée algérienne, Saïd Chengriha.
Auparavant, deux médias algériens, El Khabar et Le Soir d’Algérie, connus pour être des proches du pouvoir et donc quasi-officiels, ont annoncé hier soir, samedi 10 janvier 2021, et ce dimanche matin, que le président Abdelmadjid Tebboune s’envolera pour l’Allemagne «très prochainement».
Ce voyage pourrait même avoir lieu dans les toutes prochaines heures, avait même précisé Le Soir d’Algérie, ce dimanche 10 janvier.
«Dans son calendrier d’activités, des observateurs s’attendent à ce qu’il [Tebboune, Ndl] réunisse le Conseil des ministres aujourd’hui dimanche. Il se pourrait, de ce fait, que le déplacement en Allemagne ait lieu juste après cette rencontre», écrit le média bien informé. Finalement, Abdelmadjid Tebboune est reparti sans présider ce Conseil des ministres, ce qui pourrait donc signifier que son état de santé s'est dégradé au cours de ces toutes dernières heures.
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Se basant sur ce qu’il nomme des «sources dignes de foi», El Khabar avait été le premier à annoncer, hier soir, que «le président de la république va retourner en Allemagne pour subir une thérapie ou une légère intervention chirurgicale au niveau de la jambe, si nécessaire».
Se voulant rassurant, le quotidien arabophone a ajouté: «il n’y a aucune crainte à se faire, le chef de l’État a eu de nombreuses activités. Pour preuve, le traitement de sa jambe a été reporté, car son cas ne constitue pas une urgence médicale».
Cependant, Le Soir d’Algérie a, lui, rétorqué que «le président devra se faire traiter prochainement pour éviter une immobilisation prolongée du pied», une lourde complication qui serait due aux séquelles du coronavirus.
Il faut rappeler que Abdelmadjid Tebboune, qui a été évacué en urgence le 28 octobre dernier vers l’Allemagne, a été extirpé, le 29 décembre dernier, de son lit d’hôpital à Cologne et sa convalescence s'est retrouvée écourtée, pour qu'il vienne à Alger signer des textes dont dépend la marche, déjà difficile, du pays, à savoir la loi de finances 2021 surtout, ainsi que la nouvelle constitution amendée.
L’abstention record qu’a enregistrée le référendum constitutionnel explique d’ailleurs que Tebboune n’a finalement pas, comme promis, procédé à l’adoption de l’avant-projet de la loi électorale, de crainte de législatives et autres élections locales boudées.
Ainsi, sa mission de «signatures» de parapheurs accomplie, le président algérien s’est également donné, par la même occasion, un nouveau sursis à son poste présidentiel, alors qu’en son absence les généraux avaient tenu moult conclaves au cours desquels sa succession a été à l’ordre du jour.
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Il reste maintenant à savoir combien de temps va durer ce nouveau séjour médical du président algérien en Allemagne, le premier ayant nécessité un peu plus de 2 mois.
Selon Le Soir d’Algérie, des sources «sûres» confirment auprès de ce média que le cas de Tebboune «nécessite des soins adaptés qui devaient avoir lieu à la fin de sa convalescence», ce qui laisse entendre qu’il y aura donc deux convalescences. Celle en cours, qu’il doit continuer en Allemagne, et celle qui suivra sa probable opération chirurgicale, prétendument du pied.
Le choix de communiquer d’abord à travers deux journaux, sur le retour en Allemagne pour raisons médicales du président Tebboune, est en réalité une façon de préparer l'opinion publique algérienne à une réédition des derniers mandats du président Bouteflika. Une nouvelle vacance du pouvoir, qui tombe au plus mauvais moment pour l’Algérie, pays qui traverse une crise multiforme, la plus grave depuis son indépendance.