Interviewé par l'agence de presse russe Ria Novosti, Bachar al-Assad a estimé "logique que des forces indépendantes et de l'opposition" participent à un tel gouvernement, se disant même confiant dans le fait que les négociations de Genève permettent de "régler" la question de la distribution des portefeuilles ministériels.
Cette annonce intervient alors que le président syrien fait face à une pression internationale pour inclure des représentants de l'opposition dans "l'organe de transition" qui, selon la feuille de route fixée par l'ONU, doit être élaboré lors des pourparlers de paix de Genève entre le régime et l'opposition.
Le rôle de cet organe de transition - un gouvernement élargi selon le régime, un organe ayant les pleins pouvoirs dans lequel le président Bachar al-Assad n'aurait aucun rôle selon l'opposition - constitue l'un des principaux points de blocage.
Le président syrien a également estimé qu'un "projet de Constitution", réclamée aussi dans la feuille de route de l'ONU, pourrait être prêt en quelques semaines. Moscou et Washington espèrent eux un brouillon de projet d'ici août.
Bachar al-Assad a en outre estimé les dommages causés par cinq ans de conflit à "plus de 200 milliards de dollars" et annoncé que les entreprises des principaux alliés de la Syrie - la Russie, l'Iran et la Chine - seraient les premières naturellement invitées à participer à la reconstruction du pays.
Appel à la solidarité internationale
Tandis que le premier round des pourparlers indirects entre représentants de Damas et de l'opposition s'est achevé à Genève, le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pour sa part appelé mercredi à "une hausse exponentielle de la solidarité mondiale".
M. Ban a indiqué qu'au moins 480.000 Syriens, soit 10% du total des réfugiés et déplacés qui ont fui le conflit, avaient besoin de trouver un pays tiers au cours des trois prochaines années.
"Les voisins de la Syrie ont fait preuve d'une hospitalité exceptionnelle", a-t-il souligné. Le Liban, a-t-il rappelé, a accueilli plus d'un million de Syriens, la Turquie plus de 2,7 millions et la Jordanie plus de 600.000. En comparaison, rappelle un rapport publié mardi par l'ONG britannique Oxfam, les pays riches n'ont réinstallé que 67.100 réfugiés syriens, soit 1,39% du total.