Source à la présidence algérienne: "Bouteflika souffre d'un stress extrême"

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika . DR

Selon une source à la présidence algérienne, citée par le quotidien londonien "Asharq al-Awsat", le président Abdelaziz Bouteflika souffrirait d'"un stress extrême". C'est ce qui expliquerait le report de la visite du président français, Emmanuel Macron, à son homologue algérien. Décryptage.

Le 07/08/2017 à 17h19

"Le président Abdelaziz Bouteflika n'est pas prêt à recevoir le président français, Emmanuel Macron, parce qu'il est fatigué et souffre d'un stress extrême", a indiqué une source au palais El Mouradia, citée par le quotidien londonien "Asharq al-Awsat". L'explication avancée par "la source à la présidence algérienne" résonne en effet comme une réponse à l'appel du pied lancé, dans un message adressé mercredi 2 août par Emmanuel Macron à son homologue algérien, dans lequel le président français affirme qu'il serait "très heureux et honoré d’effectuer une visite en Algérie, au moment qui conviendra" à Abdelaziz Bouteflika.

Décryptons: il n'y aura pas de visite, du moins à court terme, du président français en République d'Algérie. Mais ce report "sine die" est-il dû au seul et unique "état de santé" du président Bouteflika, qui est en effet très diminué par la maladie au point d'avoir perdu toute capacité de motricité? Il est vrai que le maître du palais El Mouradia, troqué depuis 2013 contre une résidence médicalisée à Zéralda, en région algéroise, est dans un état critique depuis son accident vasculaire cérébral (AVC) diagnostiqué en 2013 à l'hôpital militaire parisien, le Val-de-Grâce. Il est vrai aussi que le même président a disparu des écrans radars, au point que certains, en Algérie ou ailleurs, se posent la question de savoir si en Algérie, il y a encore un "maître à bord"!

Il n'en demeure pas moins que les relations algéro-marocaines sont tout sauf "au beau fixe"! Parlons clair, parlons vrai: la primeur a été donnée au Maroc par "l'ami de l'Algérie", -c'est ainsi que le président Bouteflika avait qualifié le candidat Macron à la veille de la présidentielle française en mai dernier-, pour son premier déplacement maghrébin. Un geste qui, faut-il le préciser encore une fois, a tordu le cou à une tradition ancrée par l'ancien président Jacques Chirac et suivie à la lettre par ses successeurs qui, une fois investis, ont toujours visité l'Algérie en premier lieu.

Les ouailles médiatiques à la solde du régime algérien ont d'ailleurs été très critiques envers le président Macron, d'autant plus que ce dernier voit d'un œil inquiet le rôle interlope joué par Alger dans la chaosphère sahélo-saharienne, dénonçant à fleuret moucheté les liaisons dangereuses tissées par les services algériens avec les différents groupes terroristes s'activant notamment au Mali, au risque et péril des soldats français déployés dans le nord de ce pays dans le cadre de l'opération "Barkhane".

Le rapport d'information diffusé récemment par le Sénat français sur l'Algérie, et dont le360 s'est fait l'écho, a été d'ailleurs on ne peut plus critique envers Alger, voire envers le président Bouteflika et de cette intention de rempiler pour un cinquième mandat malgré son état de santé critique et la vacance institutionnelle conjuguée au spectre de la faillite qui menace tout le pays en raison de la chute continue du prix des hydrocarbures (98% des exportations et 60% des recettes de l'Etat algérien)! 

Il en ressort que le "stress extrême" dont souffrirait le président Bouteflika n'est pas dû à son état de santé, bien d'autres facteurs entrent en jeu. L'état de Bouteflika est donc à l'image d'un Etat algérien au bord de la faillite, en raison de ses fiascos économiques à répétition et sa crise politique due à la mainmise du parti unique et inique, le FLN, le seul à réellement gouverner le pays depuis que l'Algérie a acquis son indépendance en 1962!

L'absence d'alternative au président fantôme vient assombrir davantage le tableau algérien dont tous les clignotants ou presque sont au rouge, suscitant les inquiétudes de la communauté internationale quant à une déliquescence "imminente" d'un Etat algérien grabataire et en rupture de ban.

Par Ziad Alami
Le 07/08/2017 à 17h19