Soudan: le conflit risque de déborder dans la région, met en garde à l’ONU le chef de l’armée

Le général Abdel Fattah Al-Burhan, chef de l'armée soudanaise, à la tribune des Nations unies jeudi 21 septembre.

À la tribune des Nations unies le jeudi 21 septembre, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée soudanaise, a mis en garde contre une possible extension de la guerre au Soudan dans d’autres pays de la région.

Le 22/09/2023 à 07h42

La guerre au Soudan «va déborder dans d’autres pays de la région», a mis en garde jeudi à la tribune de l’ONU le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, en guerre depuis cinq mois contre les paramilitaires.

«Le danger de cette guerre est désormais une menace pour la paix et la sécurité régionale et internationale, parce que les rebelles ont cherché le soutien de hors-la-loi et de groupes terroristes de différents pays de la région et du monde», a déclaré le général, dirigeant de facto du pays depuis son putsch de 2021, qui représentait le Soudan à l’Assemblée générale de l’ONU. «C’est comme l’étincelle d’une guerre qui va déborder dans d’autres pays de la région».

Il a accusé les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire, d’avoir «fait venir des mercenaires de divers coins du monde, commettant les plus horribles crimes contre le peuple soudanais».

«Ces groupes rebelles ont commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre dans plusieurs régions du Soudan, mis en place un nettoyage ethnique et des déplacements forcés», a-t-il déclaré. Pour ces raisons, il a réclamé que les FSR et «leurs milices alliées soient désignés comme groupes terroristes».

Un futur «processus électoral»

Pour les experts, des parties étrangères sont impliquées dans le conflit: d’un côté, Le Caire et Ankara soutiennent l’armée, de l’autre, les Emirats arabes unis et les mercenaires russes de Wagner appuient les FSR.

«Nous sommes toujours prêts à respecter nos engagements de transférer le pouvoir au peuple du Soudan», a d’autre part assuré le général Al-Burhane, évoquant un «processus électoral». «Les forces armées quitteraient la politique une fois pour toute».

Depuis le début de la guerre le 15 avril, au moins 7.500 personnes ont été tuées, selon l’ONG Acled, et l’ONU recense plus de cinq millions de déplacés et réfugiés.

Après quatre mois de siège à Khartoum, le général Al-Burhane est désormais basé dans la ville de Port-Soudan, dans l’est, où des responsables du gouvernement et de l’ONU ont aussi pris leurs quartiers. Depuis cette ville sur la mer Rouge, le général multiplie les déplacements à l’étranger pour tenter de s’imposer sur la scène diplomatique en cas de négociations de paix, selon des experts.

Par Le360 (avec AFP)
Le 22/09/2023 à 07h42