Sénégal-Mauritanie: des négociations «très avancées» pour la gestion du gisement de gaz naturel à la frontière

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Dans un entretien accordé à l’APS, le mardi 9 février, le directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) a indiqué que la gestion du gisement de gaz naturel découvert à la frontière sénégalo-mauritanienne fait l’objet de «négociations très avancées» entre les deux pays.

Le 10/02/2016 à 18h31

«Il y a des accords que les deux pays doivent signer pour gérer en commun cette découverte. C’est la prochaine étape et nous y allons actuellement», a expliqué Mamadou Faye, le directeur général de Petrosen, dans un entretien accordé à l’Agence de presse sénégalaise (APS), ce mardi 9 février.

Faye indique que la Petrosen avait déjà signé des contrats avec la partie mauritanienne dans le but de «travailler dans un esprit serein et de confiance». Il fonde son optimisme sur les «liens fraternels» qui unissent les deux pays pour parvenir à un accord d’exploitation.

Kosmos Energy avait annoncé, le 27 janvier dernier, «une découverte importante de gaz» dans cette partie du pays. Le communiqué de la junior américaine faisait état de «101 mètres de gaz dans deux réservoirs d’excellente qualité» sur le puits Guembeul-1, un forage situé à 2,7 km de profondeur, dans la partie sud du permis Ahmeyim (ex-Tortue West).

Cette découverte venait s’ajouter à celle réalisée l’an dernier, du côté mauritanien. Selon Kosmos, les réserves du site transfrontalier pourraient atteindre 17000 milliards de pieds cubes de gaz. Les autorités sénégalaises, elles, estiment les réserves à plus de 450 milliards de m3.

Il faut rappeler que Kosmos avait signé, début 2016, un protocole d’entente (PE) avec les compagnies nationales des hydrocarbures du Sénégal et de la Mauritanie, à savoir la Petrosen et la Société mauritanienne des hydrocarbures et du patrimoine minier.

La signature de ce protocole consacre une coopération inter-gouvernementale pour le développement du complexe Greater Tortue, qui couvre 1 200 kilomètres carrés près de la frontière sénégalo-mauritanienne.

Au cours du même entretien accordé à l’APS, le DG de Petrosen a soutenu que l’Etat du Sénégal peut gagner jusqu’à 80% des retombées financières des contrats pétroliers qui le lient aux compagnies d’exploitation dont les projets s’avèrent rentables. «Nous avons l’habitude d’entendre que le Sénégal ne gagne pas dans les contrats pétroliers qui le lient aux sociétés d’exploitation qui opèrent dans le pays. C’est une fausse idée, parce que les parts de l’Etat et de Petrosen peuvent aller jusqu’à 80% dans le cadre d’un projet rentable», a expliqué Faye.

Il a, par ailleurs, rappelé que depuis un an, l’Etat du Sénégal travaille sur un nouveau code pétrolier qui devrait intégrer la protection de l’environnement et le développement local. De cette manière, les compagnies appelées à opérer au Sénégal, seront amenées à réserver «une part importante aux entreprises locales», souligne Mamadou Faye.

Par Ibrahima Diallo
Le 10/02/2016 à 18h31