RDC: à Mbanza-Ngungu, "les enfants ne meurent plus comme autrefois"

Des femmes attendent de faire vacciner leurs bébés contre le BCG à la maternité de Noki II à Mbanza-Ngungu, en RDC.

Des femmes attendent de faire vacciner leurs bébés contre le BCG à la maternité de Noki II à Mbanza-Ngungu, en RDC. . DR

"Ici, les enfants ne meurent plus comme autrefois" se réjouit Chantal Eloma. Sac à main sous le bras, cette bénévole arpente les ruelles en terre battue de Mbanza-Ngungu pour contribuer à faire baisser la mortalité infantile qui frappe encore terriblement la République démocratique du Congo.

Le 01/10/2015 à 17h39

"Je sensibilise les mères à s'approprier les bonnes pratiques sanitaires", explique Mme Eloma, "relais communautaire" chargée de faire le "pont" entre les ménages de son quartier et le centre de santé voisin de Noki II. Dans sa tournée, cette quinquagénaire, mère de quatre enfants adultes, insiste sur "le lavage des mains avec l'eau courante", et "l'usage des moustiquaires imprégnées" d'insecticide, pour prévenir le paludisme, l'une des premières causes de mortalité au Congo.

Localité agricole de quelque 120.000 habitants à environ 120 km au sud-ouest de Kinshasa, Mbanza-Ngungu affiche les vestiges d'une relative prospérité : des bâtisses coloniales usées par le temps. Aujourd'hui, on construit en brique de terre séchée de modestes maisons au toit de tôle et les enfants traînent dans les rues par dizaines, signe que leurs parents n'ont pas de quoi les envoyer à l'école.

Pays parmi les moins développés de la planète, la RDC n'a atteint aucun des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) fixés par l'ONU. Selon les Nations Unies, le taux de mortalité infantile y a chuté de 47% entre 1990 et 2015, pas suffisamment pour atteindre le quatrième OMD : réduire de deux tiers en vingt-ciq ans le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans.

En RDC, ce taux avoisine 10% et est parmi les dix plus élevés de la planète. Du fait de la forte croissance démographique, la mortalité infantile a augmenté en valeur absolue par rapport à 1990 et devrait toucher selon l'ONU 305.000 petits Congolais cette année, soit 5% des morts d'enfants de moins de cinq ans dans le monde.

Le 01/10/2015 à 17h39