L’armée israélienne a indiqué sur X que le Hezbollah avait tiré «plus de 150 projectiles depuis le Liban vers Israël» dimanche matin. Selon un ministère libanais, un mort a été déploré au Liban.
L’armée israélienne a annoncé dimanche qu’«une centaine» de ses avions avaient «visé et détruit des milliers de rampes de lancement de roquettes du Hezbollah» au cours de raids pour déjouer une attaque à large échelle du mouvement libanais.
Le Hezbollah a pour sa part annoncé avoir lancé «un grand nombre de drones» et «plus de 320» roquettes Katioucha sur 11 bases militaires en Israël et sur le Golan syrien occupé par Israël, en riposte à la mort d’un de ses chefs militaires tué dans une frappe israélienne sur Beyrouth le 30 juillet.
Le mouvement chiite, allié du Hamas palestinien, a quant à lui affirmé, dans un communiqué, avoir «entamé une attaque aérienne à l’aide d’un grand nombre de drones» contre Israël, et notamment contre une «importante cible militaire» qu’il n’a pas identifiée. «Le nombre de roquettes Katioucha lancées jusqu’à présent s’élève à plus de 320», a écrit le Hezbollah dans un autre communiqué, disant avoir pris pour cible onze bases et casernes israéliennes.
Le Hezbollah libanais a annoncé que son attaque d’ampleur contre Israël est «terminée» pour dimanche.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé une réunion du cabinet de sécurité à 04H00 GMT.Le ministre de la Défense Yoav Gallant a décrété l’état d’urgence sur tout le territoire d’Israël pour 48 heures à partir de dimanche 06H00 (03H00 GMT), se disant «convaincu qu’il existe une forte probabilité qu’une attaque soit menée contre la population civile également dans les autres zones du pays».
En raison des frappes, tous les vols de dimanche matin à Tel-Aviv sont retardés ou déroutés, a annoncé l’aéroport Ben Gourion.
Ces affrontements ont éclaté en pleines négociations au Caire visant à instaurer une trêve dans la guerre dans la bande de Gaza. Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent en territoire israélien le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah, mouvement soutenu par l’Iran, sont quasiment quotidiens depuis le début de la guerre à Gaza.
Depuis plusieurs semaines, la communauté internationale met en garde contre un possible débordement régional du conflit. Surtout depuis la mort d’un chef militaire du Hezbollah fin juillet, tué par une frappe israélienne au Liban, et celle à Téhéran de l’ex-chef du Hamas, attribuée à Israël par l’Iran. Le Hezbollah et Téhéran ont promis de riposter.
Avions de chasse
Dans un message vidéo sur le réseau social X, le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari a déclaré que «des avions de chasse sont actuellement en train d’attaquer des cibles du Hezbollah».
Ces frappes ont été déclenchées après que l’armée israélienne a observé «les préparatifs du Hezbollah pour des attaques de grande envergure contre le territoire israélien», a écrit l’armée dans un message en arabe sur Telegram destiné aux habitants du sud du Liban.
«Toute personne se trouvant à proximité de zones où le Hezbollah opère doit quitter immédiatement les lieux pour se protéger et protéger sa famille», a-t-elle exhorté, en soulignant que l’armée «fera tout ce qui est nécessaire pour protéger les citoyens d’Israël».
La chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah a fait état d’une série de raids israéliens ayant visé les forêts de Kounin Rashf, Al-Tayri, Beit Yahoun, Al-Khardali, Zawtar, Iqlim Al-Tuffah et Al-Rayhan dans le sud du Liban.
Depuis octobre, les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait plus de 600 morts au Liban, principalement des combattants du mouvement chiite, mais également au moins 131 civils, selon un décompte de l’AFP. En Israël et sur le plateau du Golan syrien occupé, 23 militaires et 26 civils ont péri dans ces violences, selon les autorités israéliennes.
Le président américain Joe Biden «suit attentivement les événements», a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Sean Savett. «Les responsables américains communiquent en permanence avec leurs homologues israéliens. Nous continuerons à soutenir le droit d’Israël à se défendre et à œuvrer pour la stabilité régionale», a-t-il ajouté.
Un porte-parole du Pentagone a quant à lui affirmé que les États-Unis étaient «prêts à soutenir» la défense d’Israël.
Journée «charnière»
C’est dans ce contexte plus que tendu que les négociateurs au Caire tentent d’obtenir une trêve dans la bande de Gaza.
Une nouvelle session de discussions a été lancée jeudi dans la capitale égyptienne en présence des chefs du renseignement extérieur et intérieur israéliens, David Barnea et Ronen Bar, du directeur de la CIA, William Burns, du coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, ainsi que des chefs du renseignement égyptien et qatari.
Une délégation du Hamas, qui s’est rendue au Caire, ne participera pas aux discussions, mais devait rencontrer samedi soir des responsables égyptiens, a indiqué un cadre du mouvement islamiste.
Depuis des mois, les médiateurs –Qatar, Égypte, États-Unis– tentent de convaincre le Hamas et Israël d’arrêter les hostilités qui durent depuis plus de dix mois, mais sans succès jusque-là.
Une source égyptienne proche des négociations au Caire a affirmé, avant que n’éclatent les affrontements entre Israël et le Hezbollah, que la journée de dimanche serait «une étape charnière», après que Washington a évoqué des «progrès».
La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par une offensive sans précédent du Hamas le 7 octobre en territoire israélien, qui a entraîné la mort de 1.199 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles.
251 personnes ont aussi été enlevées ce jour-là: 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.
L’offensive israélienne à Gaza a fait au moins 40.334 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas qui ne détaille pas le nombre de civils et combattants tués. D’après l’ONU, la plupart des morts sont des femmes et des enfants.
L’offensive a provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et déplacé 90% des 2,4 millions d’habitants du territoire, selon l’ONU.