"J'aime mon pays" et "tout ce que j'ai fait dans ma vie, c'est pour être aimé des Français", a affirmé le 13 novembre l'ancien chef de l'Etat (2007-2012) dans un long entretien sur la chaîne télévisée BFM TV où il l'a martelé: "je ne suis pas un pourri".
Avant-même l'ouverture de son procès, l'ancien avocat s'est retrouvé sur le devant de la scène judiciaire en octobre, avec sa mise en examen pour "association de malfaiteurs" dans l'affaire du financement libyen présumé de sa campagne présidentielle de 2007. "Machination", "acharnement"... La droite a fait corps autour de lui. Pour son parti Les Républicains, "le calendrier ne laisse que peu de doutes sur les ressorts politiques de cette affaire".
Celui que les Français surnomment "Sarko" et dont la présidence fut marquée par une ligne dure sur la sécurité et l'immigration avait pourtant juré qu'on "n'entendrait plus parler de lui", après une humiliante défaite en 2012 face au socialiste François Hollande. Ses démêlés judiciaires, son mariage médiatique avec l'ex-mannequin franco-italienne Carla Bruni ont fait mentir cette prédiction, tout comme sa popularité toujours forte à droite de l'échiquier.
Malgré sa défaite sans appel au premier tour de la primaire de la droite de 2016, son évocation dans les meetings de son parti Les Républicains continue de déclencher des tonnerres d'applaudissements. Ses livres se vendent comme des petits pains.
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Ce "petit Français de sang-mêlé" (père hongrois, grand-père maternel juif grec) -selon son expression de la campagne victorieuse de 2007- n'a que 28 ans lorsqu'il réussit en 1983 à s'emparer de la mairie de Neuilly-sur-Seine, près de Paris. Doté d'un enthousiasme communicatif, d'une fougue verbale liée à une gestuelle saccadée, M. Sarkozy a eu, tout au long de sa carrière politique (maire, député, ministre, président de parti, chef de l'État), le don de se faire autant aimer des uns que détester des autres.
Un temps exclu du jeu à droite, il redevient incontournable pour la réélection de Jacques Chirac à la présidentielle de 2002, avant de défier ce dernier, depuis les rangs du gouvernement comme très populaire ministre de l'Intérieur, et de s'ouvrir les portes de l'Élysée dès sa première tentative en 2007.
"Président bling-bling" sans self-contrôle pour certains, gestionnaire méritant de la crise financière de 2008 pour d'autres, il sera le premier président depuis Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981) à être battu en sollicitant un second mandat en 2012.
Mais les luttes fratricides à droite lui ouvrent la voie vers un premier retour. Dès 2013, il peut mesurer sa cote auprès des militants de son parti: un "Sarkothon" permet d'engranger 11 millions d'euros pour compenser l'invalidation de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel.
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"Moi, j'ai un lien particulier avec les Français. Il peut se distendre, il peut se retendre, mais il existe", affirmait en 2013 cet homme petit et sportif, "addict" -le mot est de lui- au vélo et au jogging, père avec Carla Bruni d'une petite fille, après avoir eu trois enfants de deux précédents mariages.
Dans un parti en quête de chef pour la présidentielle de 2022, certains rêvent de son retour. Même si M. Sarkozy l'a assuré sur BFM TV: "j'ai tourné la page" et "je suis très heureux comme cela".
"Il peut être un ultime recours, même s'il reste très clivant", soulignait récemment un député. "S'il a un trou de souris, Sarkozy ira" à la présidentielle, affirmait un autre, tout en s'inquiétant de ses relations avec l'actuel chef de l'Etat: "la caution Sarko sert à Macron pour son électorat".
Emmanuel Macron affiche en effet une entente cordiale avec Nicolas Sarkozy, dont plusieurs proches -comme le Premier ministre Jean Castex ou le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin- occupent des postes gouvernementaux stratégiques.
"J'ai toujours essayé de me rendre indispensable partout où je me trouvais", dit l'ancien président dans son dernier ouvrage Le Temps des tempêtes. Des tempêtes qui "sont dans ma nature et constituent mon identité".
Après le procès des "écoutes", un autre tourbillon judiciaire se profile en mars avec le procès Bygmalion (sur les comptes de campagne de la présidentielle 2012) pour Nicolas Sarkozy.