"Avec cette action, l'homme a mis en danger le bon fonctionnement d'Internet et avec lui, les intérêts d'un grand nombre de particuliers, entreprises et institutions", a précisé le tribunal de Rotterdam, à l'est des Pays-Bas, dans un communiqué.
Sven Kamphuis, 39 ans, ne devra néanmoins pas retourner en prison. Condamné à 240 jours de prison, dont 185 avec sursis, il a déjà servi 55 jours de détention préventive.
Représenté par son avocat, le prévenu, qui avait été arrêté en Espagne avant d'être extradé vers les Pays-Bas, ne s'est pas présenté au tribunal lors de son procès au début du mois et indique aujourd'hui sur sa page Facebook vivre dans le sud de l'Espagne.
Il était accusé d'avoir mené différentes attaques dites de "déni de service" (DDOS), d'une ampleur inconnue jusqu'alors et qui avaient ralenti le trafic internet à l'échelle mondiale.
Ces attaques, qui permettent de bloquer un site en envoyant un nombre très élevé de demandes de connexions non sollicitées, avaient pour cibles Spamhaus et certains de ses partenaires aux Etats-Unis, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. L'entreprise, basée à Genève, publie des "listes noires" dont se servent les messageries pour filtrer les mails indésirables.
Peu de temps avant l'attaque, qui a duré plusieurs jours, Spamhaus avait placé sur sa liste noire le fournisseur d'accès à internet néerlandais Cyberbunker, qui s'était plaint d'être présenté comme un paradis de la cybercriminalité et des spams.
Sven Kamphuis se présentait lui-même sur les réseaux sociaux comme "le ministre des Télécommunications et des Affaires étrangères de la république Cyberbunker".
Lors du procès, le parquet avait assuré que M. Kamphuis avait donné l'ordre de mener les attaques contre Spamhaus à un adolescent britannique, connu en ligne sous le surnom de "Narco", en lui envoyant un message lapidaire: "Détruis-le".
La défense de M. Kamphuis avait assuré que cet adolescent était le seul responsable.