Palestine: Mahmoud Abbas, privé de visa américain, s’exprimera par vidéo à l’ONU

Le président palestinien Mahmoud Abbas. DR

Après une nouvelle vague de reconnaissances de l’État de Palestine, le président palestinien Mahmoud Abbas s’exprimera jeudi devant l’ONU par vidéo, l’administration Trump l’ayant empêché de se rendre à New York.

Le 25/09/2025 à 06h30

Les États-Unis ont refusé d’accorder des visas à quelque 80 Palestiniens qui prévoyaient d’assister à l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, dont celui du dirigeant palestinien.

Alignées sur Israël, les autorités américaines contestent à l’Autorité palestinienne le statut d’interlocuteur privilégié après près de deux ans de guerre à Gaza. Washington justifie son refus par le fait que l’Autorité n’a pas accepté de «répudier le terrorisme» ni de renoncer à ses «campagnes de guérilla judiciaire» contre Israël devant les institutions internationales.

Plusieurs alliés des États-Unis, dont la France et le Royaume-Uni, ont tenté en vain de convaincre Washington de réexaminer sa décision concernant le dirigeant palestinien de 89 ans.

En 1988 déjà, Yasser Arafat, alors chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), s’était vu refuser un visa américain pour une session spéciale de l’Assemblée générale, obligeant l’ONU à se réunir à Genève.

Plusieurs pays arabes et occidentaux souhaiteraient aujourd’hui voir l’Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de Gaza après la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Pour permettre à Mahmoud Abbas de s’exprimer, l’Assemblée générale a adopté une résolution l’autorisant à intervenir via une vidéo préenregistrée.

C’est déjà par ce biais que Mahmoud Abbas s’est adressé lundi à l’ONU, appelant le Hamas à déposer les armes et condamnant les attaques du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.

Lors de ce sommet, plusieurs pays occidentaux, dont le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie et la France, ont rejoint la majorité des États membres reconnaissant désormais l’État de Palestine — au moins 151 sur 193, selon les vérifications de l’AFP.

Nouveau plan de Trump

Malgré son ampleur, ce mouvement de reconnaissance reste essentiellement symbolique.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui doit s’exprimer vendredi devant l’Assemblée générale, a qualifié ces reconnaissances de «soumission honteuse au terrorisme palestinien» qui «n’obligent en rien Israël».

«Il n’y aura pas d’État palestinien», a-t-il tranché.

Concernant Gaza, l’émissaire américain Steve Witkoff a présenté mercredi un nouveau «plan en 21 points pour la paix au Moyen-Orient et à Gaza», élaboré par Donald Trump et soumis la veille à plusieurs pays arabes et musulmans.

«Nous sommes pleins d’espoir, et je dirais même confiants, que dans les jours à venir nous serons en mesure d’annoncer une sorte de percée», a-t-il déclaré.

Donald Trump souhaite «mettre rapidement un terme» au conflit, a indiqué un responsable de la Maison Blanche à l’AFP, ajoutant que les pays présents avaient exprimé «leur volonté de travailler avec l’envoyé spécial Witkoff pour étudier le plan du président».

Après bientôt deux ans de guerre contre le Hamas, l’armée israélienne a lancé le 16 septembre une vaste offensive aérienne et terrestre sur la ville de Gaza, principal centre urbain du territoire, afin d’éliminer ce qu’elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste.

Jeudi, le siège de l’ONU accueillera également une réunion consacrée à l’avenir de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), accusée par Israël de complicités avec le Hamas.

«Depuis 75 ans, l’Unrwa a apporté une éducation de base et gratuite à des millions de Palestiniens réfugiés dans la région. Elle dispose de plans et de la capacité d’accompagner un retour progressif à l’éducation à Gaza, dès qu’un cessez-le-feu sera décrété», a plaidé mercredi son président Philippe Lazzarini.

Par Le360 (avec AFP)
Le 25/09/2025 à 06h30