Le Conseil de sécurité de l’ONU se prononcera le jeudi 18 avril sur la demande de la Palestine de rejoindre Nations unies en tant qu’État membre à part entière. Dans le contexte de l’offensive israélienne à Gaza, qui a fait jusqu’à présent près de 34.000 morts, les Palestiniens ont relancé début avril cette demande qui date de 2011. Celle-ci cependant peu de chances d’aboutir, en raison de l’opposition des États-Unis qui disposent d’un droit de veto.
Le vote aura lieu jeudi, ont indiqué mardi soir plusieurs sources diplomatiques, date coïncide avec une réunion prévue depuis plusieurs semaines du Conseil sur la situation à Gaza, à laquelle sont attendus plusieurs ministres de pays arabes. Le groupe arabe a d’ailleurs déjà publié mardi soir une déclaration affirmant son «soutien sans faille» à la requête palestinienne.
«Nous appelons tous les membres du Conseil de sécurité à voter en faveur du projet de résolution (...). Au minimum, nous implorons les membres du Conseil de ne pas faire obstruction à cette initiative essentielle», ont-ils indiqué dans ce texte publié sur le compte X de la mission palestinienne à l’ONU. Le projet de résolution «recommande» tout simplement à l’Assemblée générale d’admettre «l’État de Palestine comme membre des Nations unies».
L’admission d’un État à l’ONU se fait sur décision de l’Assemblée générale, à une majorité des deux-tiers, mais uniquement après une recommandation positive en ce sens du Conseil de sécurité.
Selon le décompte de l’Autorité palestinienne, 137 des 193 États membres de l’ONU reconnaissent déjà un État palestinien. En toute logique, la requête aurait toutes les chances d’être acceptée par l’Assemblée générale de l’ONU. Mais il faudrait pour cela passer l’étape du Conseil de sécurité, où les États-Unis, opposés à l’initiative palestinienne, n’hésiteraient pas à utiliser leur veto conformément au voeu de leur allié israélien.
En septembre 2011, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait lancé la procédure demandant l’adhésion de l’État de Palestine à l’ONU, qui n’est jamais allée à son terme, face à l’opposition américaine. Les Palestiniens ont finalement obtenu en novembre 2012 le statut «d’État non membre observateur» lors d’un vote de l’Assemblée générale.
Les États-Unis ne cessent de répéter ces dernières semaines que leur position «n’a pas changé» depuis 2011. Ils estiment que l’ONU n’est pas le lieu pour la reconnaissance d’un État palestinien, qui devrait selon eux être issu d’un accord entre Israël et les Palestiniens.
Les réunions à huis clos du «comité des admissions» du Conseil n’ont d’ailleurs pas permis de parvenir à un consensus, même si «deux tiers» des États membres se sont montrés favorables à une adhésion, selon l’ambassadrice maltaise Vanessa Frazier, qui préside le Conseil en avril.