«Les États-Unis soutiennent la création de deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil», comme revendiqué par les pays africains, a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield lors d’une conférence organisée par le centre de réflexion Council on Foreign relations.
En septembre 2022, le président Joe Biden avait donné un nouvel élan aux discussions sur la réforme du Conseil, soutenant à la tribune de l’Assemblée générale la revendication de sièges permanents pour l’Afrique et l’Amérique latine, sans autre précision à l’époque. Cela s’ajoute à leur soutien pour des sièges permanents réclamés par le Japon, l’Allemagne et l’Inde.
Le Conseil de sécurité compte 15 membres: cinq permanents (États-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie), qui détiennent un droit de veto, et dix élus pour deux ans qui représentent les différentes régions géographiques, dont trois pour l’Afrique. «Le problème est que ces sièges élus ne permettent pas aux pays africains d’apporter le bénéfice de leur connaissance et de leur voix au travail du Conseil», a estimé Linda Thomas-Greenfield.
Elle a par ailleurs plaidé pour un siège non permanent pour les petits États insulaires en développement, sans préciser le nombre total de membres permanents et non permanents que pourrait compter le Conseil.
Si la plupart des États membres de l’ONU reconnaissent l’injustice de la représentation au Conseil de sécurité, héritée de l’après-Seconde Guerre mondiale, la question de sa réforme s’avère complexe, compte tenu des divergences sur la future composition et l’avenir du droit de veto.
Linda Thomas-Greenfield a clairement indiqué que les États-Unis ne soutenaient pas l’extension du droit de veto pour de nouveaux membres, ni son abolition pour les membres actuels. «Aucun membre permanent ne veut abandonner son droit de veto, nous y compris, je suis honnête» et «nous pensons qu’étendre ce droit de veto rendrait le Conseil plus dysfonctionnel», a-t-elle déclaré.
La Russie avait elle appelé les Africains à «rester vigilants». «Il ne sera pas possible de réparer l’injustice contre l’Afrique tout en permettant à de nouveaux pays occidentaux de rejoindre le Conseil», avait insisté l’ambassadeur russe adjoint Dmitry Polyanskiy.
Le «Pacte de l’Avenir», qui doit être adopté le 22 septembre par les 193 États membres de l’ONU, se penche sur cette question. Le dernier projet de texte, encore susceptible d’être modifié, s’engage sans calendrier à une réforme du Conseil en «traitant l’Afrique comme un dossier spécial».