Ce nouvel épisode de violences a été déclenché la semaine dernière après des explosions en Afghanistan, dont deux dans la capitale Kaboul, imputées au Pakistan.
En représailles, le gouvernement taliban a lancé samedi une offensive à la frontière, à laquelle Islamabad a promis une «réponse musclée».
Des dizaines de morts ont été recensés de chaque côté samedi et dimanche et les affrontements ont repris mercredi à l’aube.
Quinze civils ont ainsi été tués dans la région de Spin Boldak, a affirmé à l’AFP Ali Mohammad Haqmal, porte-parole du département Information de cette ville frontalière, faisant état de tirs de mortier.
Ce bilan a été confirmé auprès de l’AFP par Abdul Jan Barak, un responsable de l’hôpital du district de Spin Boldak, selon qui plus de 80 femmes et enfants ont été blessés.
Le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, a accusé les forces pakistanaises d’avoir mené «une fois de plus» des attaques contre le sol afghan, « avec des armes légères et lourdes dans le district de Spin Boldak ».
D’après lui, 12 civils ont été tués et plus de 100 autres blessés, a-t-il affirmé dans un communiqué, sans mentionner dans l’immédiat de victimes parmi les forces de sécurité.
Le calme est revenu dans la zone après que des soldats pakistanais ont été tués et des armes saisies, a précisé M. Mujahid.
Le Pakistan n’a pas commenté ces informations dans l’immédiat mais des sources de sécurité locales ont dit avoir visé des positions afghanes depuis le district de Kourram, plus au nord.
Résurgence d’attaques
«La nuit dernière, les combats ont commencé vers 04H00 (23H30 GMT). Des maisons ont essuyé des tirs de balle, dont celle de mon cousin. Son fils et son épouse ont été tués et quatre de ses enfants blessés», a témoigné auprès de l’AFP Sadiq, un habitant de Spin Boldak n’ayant pas de nom de famille.
Tous les commerces de la zone sont fermés et de nombreux habitants ont quitté les lieux, a constaté un correspondant de l’AFP.
Ces nouvelles violences surviennent sur fond de tensions récurrentes entre les deux pays voisins, alimentées par des questions sécuritaires.
Islamabad, confronté à une résurgence d’attaques contre ses forces de sécurité, accuse son voisin «d’abriter» des groupes terroristes, en tête desquels les talibans pakistanais (TTP), ce que Kaboul dément.
Jeudi, le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, avait martelé au Parlement que les multiples tentatives pour convaincre les talibans afghans de cesser de soutenir le TTP avaient échoué.
Ce mouvement, formé au combat en Afghanistan et qui se revendique de la même idéologie que les talibans afghans, est accusé par Islamabad d’avoir tué des centaines de ses soldats depuis 2021.
Les explosions survenues la semaine dernière en Afghanistan, prélude à ce nouvel accès de violence, ont eu lieu alors que le chef de la diplomatie talibane effectuait une visite inédite en Inde, ennemi historique du Pakistan.








