«Mocro Maffia»: des photos de la mafieuse Naïma Jillal, nue et torturée, retrouvées dans le téléphone de Redouane Taghi

Naïma Jillal, la baronne de la drogue aux Pays-Bas.

Naïma Jillal, la baronne de la drogue aux Pays-Bas. . DR

Les enquêteurs néerlandais ont retrouvé les photos d’une femme qui correspondrait à Naïma Jillal, «la baronne de la drogue» originaire de Nador, disparue depuis octobre 2019 à Amsterdam.

Le 28/04/2022 à 11h16

Lors de l’arrestation en décembre 2019 à Dubaï de Redouane Taghi, présumé commanditaire du crime commis au café La Crème à Marrakech, en novembre 2017, des photos d’une femme nue ayant visiblement été torturée ont été retrouvées dans un téléphone Blackberry qui appartiendrait au mafieux néerlandais d’origine marocaine, considéré aux Pays-Bas comme l’ennemi public numéro un et l’un des criminels les plus dangereux d’Europe.

Selon les enquêteurs, il pourrait s’agir de Naïma Jillal, baronne maroco-néerlandaise de la drogue, originaire de Nador, et disparue depuis le 20 octobre 2019 à 21h30, devant son domicile à Amsterdam, sans donner depuis signe de vie. Agée de 52 ans l’année de sa disparition, celle qui été appelée la «tante» dans le milieu de la pègre aux Pays-Bas était reconnue comme étant l’une des rares femmes à évoluer dans les hautes sphères de la mafia néerlandaise de la drogue, mais aussi dans le commerce international de la cocaïne.

La police soupçonne depuis sa disparition qu’elle aurait été victime d’un crime, car des photos d’elle, morte, circulent dans le milieu de la pègre dans lequel elle évoluait.

Une piste qui pourrait être corroborée par le contenu des photos retrouvées dans le téléphone de Taghi, parrain de la Mocro Maffia, une organisation criminelle aux ramifications rifaines qui sévit dans toute l’Europe.

Selon le journal hollandais Het Parool, on apercevrait sur une photo en particulier, une femme nue attachée à une chaise avec du ruban adhésif tandis que sur une deuxième image, on distinguerait son abdomen avec ce qui semble être un doigt et un orteil tranchés. Sur une troisième photo, la femme est nue, allongée à plat ventre, à même le sol.

Selon les métadonnées des photos, la police aurait déterminé que les photos auraient été prises dans la nuit du 20 au 21 octobre 2019, correspondant à la nuit de la disparition de Naïma Jillal.

Mais du côté de la défense de Taghi, on argue qu’il est «complètement incertain d'un point de vue médico-légal (de savoir) d'où proviennent ce téléphone ou ces photos» et qu’on «ne peut pas dire que ce téléphone puisse être lié» à Redouane Taghi.

Avant la découverte de ces photos qui pourraient confirmer les soupçons de la police sur la mort de Naïma Jillal, les enquêteurs hollandais en collaboration avec les autorités belges avaient procédé en 2021 à des fouilles dans un entrepôt d’Anvers -où avaient été saisis un an plus tôt 4200 kilos de cocaïne- qui avaient abouti à la découverte quelques mètres sous terre de vêtements de femme et d’un sac à main.

Par Leïla Driss
Le 28/04/2022 à 11h16