Omar Ould Beibacar, un colonel de la garde nationale mauritanienne à la retraite, a été déféré le jeudi 03 décembre courant dans l’après midi devant la justice mauritanienne et inculpé «d’incitation à la haine raciale et incitation à l’atteinte à la sûreté de l’Etat», avant d’être laissé en liberté sous contrôle judiciaire.
Cet officier à la retraite avait été arrêté dans l’après midi du samedi 28 novembre, jour de la célébration de l’indépendance, à sa sortie du siège de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR), une formation de l’opposition classée dans la mouvance négro africaine, où il avait animé une conférence de presse sur l’histoire tragique des 28 militaires négro-africains pendus un 28 novembre 1990 à Inal, une base militaire dans les environs de Nouakchott. Au cours du débat de samedi dernier, Ould Beibacar avait dénoncé comme «une souillure» de la fête du 28 novembre, la pendaison de 28 militaires négro africains dans la base militaire d’Inal (Nord). Des exécutions extra judiciaires «pour célébrer l’indépendance nationale» qui ont été perpétrées au cours de la nuit du 27 au 28 novembre 1990, dénoncées comme de «graves atteintes à l’unité et à la cohésion nationale».
Suite à cette arrestation, le colonel retraité a été placé en garde à vue dans les locaux de la Direction de la sûreté de l’Etat (DES), la police politique. La défense de l’officier à la retraite qualifie «d’incompréhensible» le fait que son dossier soit orienté vers un pôle antiterroriste du tribunal de Nouakchott.Au cours des derniers jours, l’arrestation du colonel Oumar ould Boubacar a fait l’objet d’un chapelet de dénonciations et de condamnations de la part de plusieurs partis de l’opposition et diverses organisations de la société civile.
Il faut dire que le colonel à la retraite dérange l’ordre établi en dénonçant toutes les injustices du pays : esclavage, racisme, discrimination, etc. Des sorties que n’apprécient guère la classe dirigeante et plus particulièrement les hommes de la grande muette,…