Mauritanie: la psychose après l’évasion de dangereux prisonniers à Nouakchott

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Nouakchott fait face à une nouvelle évasion de prisonniers. Cette fois-ci, il s’agit de prisonniers de droit commun dont certains sont condamnés à la peine capitale. Cette situation crée une certaine psychose dans la capitale mauritanienne.

Le 22/02/2016 à 17h35

C’est la prison de Dar Naim, la plus grande Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Nouakchott, banlieue nord de la capitale mauritanienne, qui défraie la chronique en Mauritanie après avoir été le théâtre d’une spectaculaire évasion de plusieurs détenus vendredi soir.

Si l’évasion d’un célèbre terroriste, Saleck ould Cheikh, retrouvé après une cavale de 3 semaines en Guinée Conakry avait déjà suscité moults interrogations sur la gestion des prisons en Mauritanie, cette fois-ci, c’est la psychose qui s’installe à Nouakchott.

Et pour cause, parmi la quarantaine de prisonniers évadés dont certains ont été repris depuis, figure un nombre important de criminels dont certains ont été condamnés à mort du fait des crimes dont ils ont été responsables.

Les autorités ont même qualifié certains de ces prisonniers évadés de «dangereux» condamnés à mort pour différents crimes d’homicides volontaires.

Or, avant même cette inquiétante évasion, Nouakchott était marquée par une série d’actes de violence urbaine. Une ambiance qui explique les propos d’un responsable de l’opposition au cours d’un meeting organisé mercredi dernier dans la commune de Sebkha (populeuse banlieue Sud/Ouest de Nouakchott) qui n’a pas manqué de marteler «nos enfants sont assassinés et violés sous le regard des autorités».

Du coup, les nouakchottois craignent l’impact négatif qu’induirait la liberté retrouvée de certains criminels.

Selon les autorités, sur la quarantaine d’évadés, une vingtaine a été reprise grâce à la conjugaison des efforts de toutes les forces de sécurités, notamment la police, la garde et la gendarmerie. Toutefois, dans certains quartiers, les populations préfèrent se barricader le soir de crainte d’être les victimes de ces évadés.

Pour rappel, tout a commencé le vendredi vers 19h quand les détenus ont profité de l’ouverture du portail en grille donnant accès à la porte d’entrée principale de la prison pour forcer le barrage de gardes pénitentiaires. Certains d’entre eux ont été immobilisés par les tirs de sommation des gardiens alors que d’autres ont préféré prendre le large.

Par Cheikh Sidya
Le 22/02/2016 à 17h35