Bien que cela soit une procédure plutôt normale et que l’annonce devra être faite par le bureau du secrétaire général de l’ONU, il semble que cette décision fait suite à son incapacité de gérer le dossier malien, créant même souvent des frictions entre le gouvernement et l’organisation.
En effet, au-delà du fait que cette mission au Mali soit la plus meurtrière pour les casques bleus, la plus coûteuse en termes de staff, des brouilles sont plusieurs fois apparues entre la MINUSMA et le gouvernement malien.
C’est notamment le cas lors de la cérémonie du 15 mai au cours de laquelle le président IBK a eu des échanges vifs avec l’un des représentants spéciaux du Secrétaire général de l’ONU, notamment Hervé Ladsous, sur la manière de conduire la mission. S’y ajoute le cas de la localité d’Anefis très convoitée par la CMA et la Plateforme obligeant la mission onusienne à instaurer unilatéralement une zone de sécurité aux alentours de Kidal.
Sans compter le refus en premier temps de la MINUSMA de mettre à la disposition du Mali un avion pour le transport des troupes afin de donner l’assaut sur les preneurs d’otages dans un hôtel de Sévaré en août dernier. N’eût été la menace d’expulsion du représentant de l’ONU formulée par l’ex-ministre malien de l’Intérieur, le général Sada Samaké, le bilan de cette attaque pouvait être plus lourd.
A cette situation, il faut aussi noter l’agacement de Bamako qui a plusieurs fois dénoncé l’attitude «complaisante» de la MINUSMA à l’endroit des ex-rebelles de la coordination des mouvements de l’Azawad. Il semblerait que c’est un ex-ministre tchadien qui va succéder au Tunisien Mongi Hamdi qui a pris fonction en janvier 2015 en remplacement du Néerlandais Albert Gérard Bert Koenders, premier patron de la MINUSMA.
La même brièveté ou interruption de carrière est survenue chez les numéros 2 de cette mission onusienne. C’était le cas de l’adjoint de Koenders, Abdoulaye Bathily qui a fait ses valises pour l’Afrique Centrale et de son successeur le Béninois Arnaud Antoine AKodjènou qui aurait démissionné sans donner les vraies raisons de ce départ.