Mardi matin, il est 9 heures, quand Rahhal Amarri, gérant de la plage privée «Lido dei Gabbiani» entend des cris provenant de la mer. Il s’agit de deux enfants, âgés de six et sept ans, arrivés un peu plus tôt avec leurs parents sur cette plage où travaillait le quadragénaire.
«La mer n’était pas particulièrement agitée, mais elle est toujours un peu plus sauvage sur les rochers. Les enfants ont été entraînés au large par le courant. Leurs parents ont appelé à l’aide et ont attiré l’attention de Saïd», témoigne Francesco Pio Russo, un maître-nageur de la plage, témoin de l’accident.
Selon les témoignages récoltés sur le lieu de l’accident, Rahhal Amarri, ou Saïd, n’a pas hésité une seconde, et s’est jeté à l’eau, au secours des enfants. L’agence de presse italienne Ansa explique qu’il est parvenu à en ramener un à terre avant de replonger une seconde fois pour porter secours au deuxième enfant.
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Pendant ce temps-là, rapporte la presse locale, Francesco Pio Russi, le maître-nageur, ainsi qu’un pêcheur présent sur les lieux, ont eux aussi plongé pour porter secours au deuxième enfant. Mais lorsqu’ils sont parvenus à le ramener sur la terre ferme, les deux hommes ont remarqué que Saïd était en difficulté et appelait à l’aide à son tour.
«Je suis arrivé jusqu’à lui et il s’est accroché à moi, mais m’a entraîné vers le fond», raconte, effondré Francesco Pio Russi. «J’ai dû le laisser derrière moi pour aller chercher le canot de sauvetage, mais il était déjà immobile dans l’eau à ce moment-là», poursuit-il. Les tentatives de réanimation de Rahhal Ammari, inconscient, menées par les services d’urgence arrivés sur place ont malheureusement été vaines.
Le maître-nageur, en larmes, ne se remet pas de la mort de celui qu’il considérait «comme un frère». «Si seulement il m’avait attendu avant d’entrer dans l’eau», se morfond-il. Une tristesse que ne semblent pas pour autant partager les parents des deux enfants secourus, ceux-ci ayant disparu de la plage à peine leurs enfants sortis de l'eau, de peur, présume la presse italienne, d'être accusés de ne pas avoir surveillé leurs enfants. Sans compter que l'un d'entre eux ne portait pas de brassards...
Pour l’heure, une autopsie doit être menée afin de déterminer les causes exactes de la mort de Rahhal «Saïd» Amarri, qui laisse derrière lui une épouse et un enfant, tous deux au Maroc où il prévoyait de revenir vivre.