C’est à peine croyable: les Vénézuéliens auraient perdu en moyenne 8,6 kilos, l’an dernier, à cause des pénuries alimentaires. L’information est rapportée par Le Monde dans un article qui, publié lundi 13 novembre, analyse la situation dans ce pays.
On en serait arrivé là à cause de la grave crise budgétaire que vit ce pays surendetté. Car, pour éviter tout défaut de paiement, Caracas priorise le remboursement de ses échéances les plus urgentes au détriment du règlement d’importations pourtant vitales pour sa population. Il faut dire que pour son président, Nicolas Maduro, ne «jamais» laisser le pays se retrouver en défaut de paiement, quelque soit le prix à payer, relève d'un défi personnel.
Comme le rapporte Le Monde, la dette vénézuélienne est estimée, selon les sources, entre 100 et 150 milliards de dollars (entre 86 et 129 milliards d’euros). Une situation qui est le fruit d’une gestion économique désastreuse depuis l’arrivé des chavistes au pouvoir en 1999. Avec une production locale quasiment nulle, à l’exception du pétrole qui représente 96% de ses exportations, la chute des cours de pétrole a fait sombrer le pays dans le chaos, à tel point qu'il ne disposerait plus que de 10 millions de dollars de réserves en devises. C’est ce qui a poussé les autorités locales a couper le robinet des importations, provoquant de graves pénuries de produits essentiels.
Et la situation n’est pas près de s’arranger puisque, sur la seule année 2018, l’Etat vénézuélien a plus de 8 milliards de dollars à rembourser pour ne pas tomber dans le défaut de paiement. «Cela équivaut à 66 % de nos importations pour cette année, précise à Le Monde Asdrúbal Oliveros, du cabinet Ecoanalitica. «Ajoutez l’hyperinflation et l’élection présidentielle fin 2018, et le tableau devient plus clair», déclare-t-il.
Seul espoir aujourd’hui pour le peuple vénézuélien, cette tentative de dernière chance entamée par le président Maduro. Selon le média français, Caracas souhaite aujourd’hui renégocier sa dette avec les principaux créanciers, «un processus qui s’annonce d’une rare complexité dans un pays sous le coup de sanctions américaines et dépourvu de données statistiques fiables», écrit Le Monde.