L'auteur britannique Salman Rushdie, dont l'ouvrage controversé Les Versets sataniques avait fait de lui la cible d'une fatwa de l'ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny en 1989, a été poignardé au cou vendredi par un homme lors d'une conférence dans l'ouest de l'Etat de New York et son état de santé est «inconnu», selon la police.
«Un suspect s'est précipité sur la scène (d'un amphithéâtre) et a attaqué Rushdie et un intervieweur. Rushdie souffrait d'une apparente blessure au cou après avoir été poignardé et a été transporté à l'hôpital par hélicoptère. Son état n'est pas encore connu», a indiqué la police de l'Etat de New York, dans un communiqué en précisant que l'agresseur avait été immédiatement arrêté et placé en détention.
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«L'évènement le plus terrible vient d'arriver à la Chautauqua Institution - Salman Rushdie a été attaqué sur scène. L'amphithéâtre est évacué», a écrit un témoin sur les réseaux sociaux.
L'agresseur présumé de Salman Rushdie a été arrêté.
Des images vidéo diffusées sur les réseaux sociaux montrent des spectateurs d'une salle de spectacle se précipiter sur scène pour porter secours à quelqu'un qu'on aperçoit au sol.
Salman Rushdie, né en 1947 à Bombay en Inde, deux mois avant son indépendance de l'Empire britannique, essaie de ne pas être réduit au scandale provoqué par la publication des Versets sataniques, qui avait embrasé le monde musulman et conduit en 1989 à une fatwa demandant son assassinat.
«Mon problème, c’est que les gens continuent de me percevoir sous l’unique prisme de la fatwa», avait dit il y a quelques années ce libre-penseur qui se veut écrivain, pas symbole.
Mais l'actualité - la montée en puissance de l'islam radical - n'a cessé de le ramener à ce qu'il a toujours été aux yeux de l'Occident: le symbole de la lutte contre l'obscurantisme religieux et pour la liberté d’expression.
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Déjà en 2005, il considérait que cette fatwa avait constitué un prélude aux attentats du 11 septembre 2001.
Contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache, il se fait appeler Joseph Anton, en hommage à ses auteurs favoris, Joseph Conrad et Anton Tchekhov. Il doit affronter une immense solitude, accrue encore par la rupture avec sa femme, la romancière américaine Marianne Wiggins, à qui Les versets... sont dédiés.
Installé à New York depuis quelques années, Salman Rushdie - sourcils arqués, paupières lourdes, crâne dégarni, lunettes et barbe - avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l'irrévérence.