«Notre évaluation est la même que celle de l’ONU - à savoir que le nouveau dirigeant de facto d’Al-Qaïda Seïf al-Adl est basé en Iran», a indiqué un porte-parole de la diplomatie américaine, en référence à un rapport des Nations unies publié mardi.
Washington voit en Seïf al-Adl, jihadiste égyptien basé en Iran, le nouveau chef d'Al-Qaïda https://t.co/lNx2IF8thw pic.twitter.com/jc7Nj9nt22
— FRANCE 24 – Moyen-Orient (@F24MoyenOrient) February 16, 2023
Ce rapport avait indiqué que le point de vue dominant chez les Etats membres était que Seïf al-Adl était «maintenant le dirigeant de facto d’Al-Qaïda, représentant la continuité pour l’instant».
Mais, selon ce texte, le groupe ne l’a pas formellement déclaré «émir» pour deux raisons: d’abord parce que c’est un sujet délicat vis-à-vis des autorités talibanes en Afghanistan, qui n’ont pas voulu reconnaître que Zawahiri a été tué par les Américains dans une maison à Kaboul l’an dernier.
Saif al-Adel serait déjà "de facto" le chef d'al-Qaïda, mais aucune annonce officielle car (1) les Taliban ne veulent pas reconnaitre la mort de Zawahiri à Kaboul et (2) al-Adel est en Iran (Rapport de l’équipe d’appui analytique & de surveillance des sanctions #AQ #EI de l'#ONU) pic.twitter.com/hifUQreU7O
— Jean-Charles Brisard (@JcBrisard) February 14, 2023
Ensuite parce que Seïf al-Adl réside en Iran, pays majoritairement chiite, alors qu’Al-Qaïda est un groupe sunnite.
«L’endroit où il est basé soulève des questions qui pèsent sur les ambitions d’Al-Qaïda en vue d’affirmer son leadership d’un mouvement mondial face aux défis de l’EI», le groupe rival Etat islamique, dit le rapport de l’ONU.
Lire aussi : Daech et Al-Qaïda au Maroc: une traque sans relâche et bien des succès, mais la menace persiste, selon l'ONU
Seïf al-Adl, aujourd’hui sexagénaire, était jadis lieutenant-colonel dans les Forces spéciales égyptiennes. Il est une figure de la vieille garde d’Al-Qaïda.
Il a aidé à bâtir les capacités opérationnelles du groupe et a formé certains des pirates de l’air qui ont pris part aux attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis, selon le Counter Extremism Project.
Il est en Iran depuis 2002 ou 2003 et si au départ il était en résidence surveillée, il a pu plus tard faire des voyages au Pakistan, d’après Ali Soufan, un ancien enquêteur du FBI.
«Seïf est l’un des soldats professionnels les plus expérimentés du mouvement jihadiste mondial, et son corps porte les traces du combat», a-t-il écrit en 2021 dans le CTC Journal.