Rien ne va plus au sein du clan Bouteflika. Et toutes les composantes de ce dernier sont littéralement en train d’éclater.
Dernières défections en date, celles des syndicats de la puissante UGTA (Union générale des travailleurs algériens), principale centrale syndicale du pays et dont le secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Said, fidèle parmi les fidèles à Bouteflika, se retrouve désormais isolé.
De très nombreuses sections syndicales ont publié des communiqués pour désavouer le secrétaire général et ses positions en faveur d’un cinquième mandat pour Bouteflika.
Ce dernier a eu beau se justifier et temporiser dans son soutien au régime, rien n’y fait. Dans un communiqué qui s’apparente à une prise de conscience, Abdelmadjid Sidi Said «a acté le cri du cœur des manifestations et en particulier de notre formidable jeunesse, exprimant, légitimement, une grande ambition pour l’Algérie». Il parle même de «transition pacifique, démocratique et sereine et dont le seul acteur demeure le peuple algérien souverain».
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Trop tard. Les travailleurs affiliés à l’UGTA ont encore organisé un rassemblement ce lundi 11 mars devant le siège de la centrale syndicale à Alger, pour réclamer son départ ainsi que celui de «son» président.
Ce lundi, ce sont 20 syndicats de la wilaya de Tizi Ouzou, appartenant à la même UGTA, qui ont annoncé, dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi, avoir pris position contre le cinquième mandat du président Bouteflika. Ce qu’ils demandent? Le départ de Bouteflika ainsi que celui de son protégé, en l'occurrence le président de la centrale à qui ils ont retiré leur confiance.
D’autres sections syndicales se sont carrément affranchies de cette tutelle. Le syndicat de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) a appelé, par exemple, à une grève de 4 jours à partir de ce lundi 11 mars.
La division exploration de Sonatrach, l’omnipotente Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures, a également apporté son soutien au mouvement populaire contre le cinquième mandat.
Idem pour les syndicats du secteur de la poste et des télécommunications, lesquels se sont démarqués de la direction nationale et annoncé leur soutien au mouvement anti-Bouteflika.
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Auparavant, c’était au tour du syndicat de l’Entreprise publique de production des produits électroménagers (ENIEM) et du syndicat national des chercheurs permanents de se démarquer des actions de l’UGTA.
Autant dire que la majeure partie des corps de métier marche désormais comme un seul homme contre Bouteflika. Les travailleurs algériens ont voté NIET à un cinquième mandat.
Quand on y ajoute les fissures enregistrées tant dans l’armée– le chef de son Etat-major, Ahmed Gaïd Salah, ayant déclaré hier, dimanche, partager la même vision du futur que le peuple algérien, les puissantes représentations des anciens combattants pour la libération de l’Algérie et les hommes d’affaires, qui lâchent les uns après les autres le président qu’ils défendaient il y a peu, c’est tout le régime de Bouteflika qui est en train d’exploser.