Le tribunal administratif de Francfort (centre) a indiqué dans un communiqué avoir rejeté la requête de ce Tunisien présenté par des médias allemands comme Haykel S., 36 ans, qui contestait le rejet de sa demande d'asile.
La juridiction a donné son feu vert à l'extradition, à condition que les autorités tunisiennes assurent qu'il ne sera pas torturé ni ne risquera la peine de mort, sentence applicable en Tunisie aux personnes condamnées pour des faits de terrorisme.
Arrivé en 2015 en Allemagne dans le flux des candidats à l'asile, il avait été interpellé une première fois à l'aéroport de Francfort (centre) le 15 août dernier sur la base d'un mandat d'arrêt des autorités tunisiennes qui le soupçonnaient de complicité dans l'attaque contre le musée Bardo (21 morts) et dans celle de Ben Guerdane (20 morts). Il n'avait toutefois pas été expulsé, la Tunisie n'ayant pas fourni les documents requis, et il avait été remis en liberté en novembre 2016.
Quelques mois plus tard, en février dernier, il avait été une nouvelle fois interpellé lors d'un coup de filet dans la région de Francfort, soupçonné par les enquêteurs allemands d'avoir été un "recruteur et un passeur" pour le compte du groupe Etat islamique (EI) et d'avoir monté un "réseau de soutien" à l'EI en Allemagne en vue d'y commettre une attaque.
La ville de Francfort avait lancé début mars à son encontre une procédure d'expulsion vers la Tunisie mais, sur le point d'être renvoyé, l'homme avait déposé une demande d'asile en urgence, rejetée par les autorités allemandes.
Il avait ensuite contesté ce refus devant le tribunal administratif de Francfort, arguant qu'il risquait d'être torturé ou condamné à la peine de mort s'il était extradé en Tunisie.
Mercredi, la juridiction a jugé sa requête "injustifiée" et a donc confirmé le rejet de sa demande d'asile.
En décembre, un autre Tunisien débouté du droit d'asile, Anis Amri, avait commis l'attentat au camion-bélier sur un marché de Noël de Berlin (12 morts). Le cas avait suscité des tensions entre Berlin et Tunis, l'Allemagne accusant les autorités tunisiennes d'avoir bloqué durant une partie de 2016 son rapatriement.