"Le gouvernement saoudien ne fait pas son devoir en ce qui concerne le rapatriement des corps", et s'il ne l'accomplit pas, l'Iran "réagira durement", a déclaré le guide lors d'une cérémonie de remise de diplômes à des officiers de la Marine à Noshahr (nord).
Selon lui, "la République islamique d'Iran a jusqu'à présent fait preuve de retenue, de politesse islamique et de fraternité". Mais, a-t-il ajouté, "les responsables saoudiens ne font pas leur devoir et, dans certains cas, ils font même l'inverse". "Si l'Iran devait réagir, sa réaction sera dure", a-t-il répété, affirmant que les Saoudiens "ne feront pas le poids".
Ces déclarations de l'ayatollah Khamenei interviennent alors que le rapatriement des corps des pèlerins iraniens prend du retard. Le président iranien Hassan Rohani a écourté lundi son séjour à New York où il participait à la 70ème Assemblée générale de l'ONU, pour pouvoir assister au retour à Téhéran, prévu dans un premier temps mardi, des dépouilles de 130 Iraniens morts à Mina.
Lourd tribut
Mais des difficultés liées à l'identification des victimes et aux autorisations d'atterrissage des avions en Arabie saoudite a retardé le rapatriement des corps, selon les autorités iraniennes.
Selon un dernier bilan provisoire publié mercredi à Téhéran, 239 pèlerins iraniens ont péri lors du pèlerinage à Mina, près de la Mecque, 14 ont été blessés et 241 étaient toujours portés disparus. L'Iran est le pays ayant de loin payé le plus lourd tribut à la catastrophe qui, selon Ryad, a fait au total 769 morts et 934 blessés.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué mercredi, pour la quatrième fois depuis le drame du 24 septembre, le chargé d'Affaires saoudien à Téhéran. Il lui a été rappelé qu'aucune des familles des victimes "ne souhaitait d'enterrement en Arabie saoudite" et qu'elles avaient toutes demandé "le rapatriement rapide et respectueux des corps" en Iran, selon l'agence de presse officielle Irna.
Ce drame a exacerbé les tensions déjà vives entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite, les deux grands rivaux dans la région. Les plus hautes autorités iraniennes ont accusé Ryad d'"incompétence", de "manque de coopération" et l'ayatollah Ali Khamenei a exigé "des excuses" de l'Arabie saoudite à l'ensemble de la communauté musulmane.
L'Arabie saoudite a pour sa part accusé l'Iran d'exploiter politiquement le drame de Mina.