Les Israéliens ont pris l'habitude de voir cette femme aux cheveux blond platine, le visage toujours très apprêté, aux côtés de son mari. Elle est perçue comme une figure influente, qui participerait à la plupart de ses prises de décision, de la nomination d'un nouveau directeur du Mossad au choix des colistiers de son époux pour les élections législatives.
Faux, rétorquent ses soutiens, au premier rang desquels Benjamin Netanyahu, accusant les médias de "chasse aux sorcières", rappelant que l'épouse du Premier ministre n'a pas son mot à dire concernant les affaires publiques et soulignant son engagement auprès des plus modestes.
Née dans le nord d'Israël, Sara Netanyahu, 60 ans, est fille d'un écrivain, poète et éducateur. Une fois son service militaire achevé, elle a étudié la psychologie et travaille aujourd'hui à mi-temps comme psychologue scolaire pour la mairie de Jérusalem.
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Divorcée, elle rencontre l'actuel Premier ministre alors qu'elle travaille comme hôtesse de l'air pour la compagnie aérienne israélienne El Al.
Ils se marient en 1991 et ont deux fils: Avner, qui n'apparaît pas en public et l'aîné Yair, connu pour ses commentaires cinglants sur les réseaux sociaux, soutenant ses parents et la politique menée par son père tout en attaquant leurs opposants.
Les médias ont rapporté les colères impitoyables de Sara Netanyahu contre le personnel chargé de l'entretien de la résidence du Premier ministre, et l'une des anciennes employées la poursuit actuellement en justice, l'accusant de maltraitance.
En 2016, un tribunal de Jérusalem avait accordé des dommages et intérêts à un ancien majordome de Benjamin Netanyahu, qui avait accusé le Premier ministre et son épouse de mauvais traitements.
L'accord trouvé dimanche, qui permet à Sara Netanyahu d'échapper à une condamnation pour fraude, met fin à un procès qui venait renforcer l'image d'un couple dispendieux, au train de vie luxueux, objet de nombreuses critiques.
Benjamin Netanyahu, millionnaire, doit lui être entendu en octobre pour répondre d'accusations de "corruption", "fraude" et "abus de confiance" dans trois autres affaires.
Dans l'une d'entre elles, les policiers soupçonnent les époux Netanyahu d'avoir reçu pour un million de shekels (environ 250.000 euros) de cigares de luxe, bouteilles de champagne et bijoux de la part de richissimes personnalités, en échange de faveurs financières ou personnelles.
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Hier, samedi, le Premier ministre a posté une publication sur Facebook pour défendre sa femme, niant toute participation de son épouse aux affaires publiques.
Benjamin Netanyahu est en lice pour un cinquième mandat, après avoir échoué à former une coalition à l'issue des législatives en avril. Le prochain scrutin aura lieu le 17 septembre.
"Ceux qui n'ont pas été nommés à un poste ou ont été renvoyés savent ce qu'ils doivent faire: attaquer Sara", a écrit le Premier ministre sur Facebook.
"Les faits et la vérité n'ont pas d'importance. Sara est depuis longtemps un punching-ball pour les médias", a-t-il accusé, louant son travail aux côtés des "enfants malades du cancer", "survivants de l'Holocauste et beaucoup d'autres dans le besoin".
"Mon épouse bien-aimée, tu es une réelle héroïne", a-t-il écrit.