Fait inédit dans les annales du parti travailliste israélien: jamais un second tour des primaires de ce principal parti de la gauche israélienne n'aura mis aux prises deux candidats ayant la même origine marocaine. Amir Peretz, né à Bejaâd, et Avi Gabay, né à Jérusalem de parents marocains.
Il est donc certain que c'est l'un de ces deux candidats ayant la même appartenance marocaine qui détiendra désormais les rênes du parti travailliste et le mènera à la vitoire dans les prochaines élections législatives en Israël, prévues en novembre 2019. Si la racine de celui qui présidera aux destinées de ce parti est désormais connue, il reste toutefois à préciser son identité. Les premiers pronostics livrés par la presse israélienne donnent en effet Amir Peretz largement favori pour remporter la timballe.
Avec 32,7 % des voix au premier tour, Amir Peretz a de grandes chances de devenir le prochain président du Parti travailliste, un poste qu’il a déjà occupé entre 2005 et 2006. Il a reçu ces derniers jours le soutien du leader sortant, Isaac Herzog, arrivé troisième avec 16,7 % des suffrages, ainsi que de l’entrepreneur Erel Margalit, qui avait recueilli 16,1 % des voix.
Son rival, l'autre candidat d'origine marocaine Avi Gabbay (il était à la tête d'une des principales sociétés de télécommunication israélienne et ministre de l'Environnement de 2015 à 2016), a été crédité de 27% des voix au premier tour. Il a reçu le soutien de deux personnalités du parti: l’ancien premier ministre Ehud Barak, et l’ex-présidente Shelly Yachimovich.
Amir Peretz possède toutefois le plus d'atouts pour remporter la présidence du parti travailliste. Et pas seulement, il est considéré comme étant un futur challenger de l'actuel premier ministre Benyamin Netanyahu en perspective des législatives de novembre 2019. Et pour cause, il reste le ministre de la Défense sans qui le système anti-missile Dôme de Fer, n'existerait peut-être pas.
Amir Peretz, "Marocain et fier de l'être"Amir Peretz, né à Bejaâd avant d'émigrer à l'âge de 4 ans en Israël, a toujours exprimé sa fierté de ses origines marocaines. "Le fait d'être né au Maroc est quelque chose dont je suis fier, et je suis très content que la communauté Mizrahim (communauté juive issue des pays arabes et du Moyen-Orient) voit en ma percée quelque chose dont ils peuvent être fiers", a-t-il souligné, dans une déclaration reprise par le journal Haaretz.
Pour rappel, Amir Peretz avait été reçu en audience par le Roi Mohammed VI, à la mi-février 2006 au Palais Royal de Fès, du temps où il présidait le parti travailliste (2005-2006). Cette audience s'était déroulée en présence du conseiller royal André Azoulay, et de Taïeb Fassi Fihri, alors ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération.