Les combattants de Daech ont pris dimanche le contrôle total de la ville, située à une centaine de kilomètres de Baghdad, infligeant un sévère revers aux forces irakiennes.
Ils ont en revanche été repoussés par les forces syriennes à la périphérie de la ville de Palmyre qui abrite les ruines d'une cité antique inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco.
Les deux batailles ont été très sanglantes, avec plusieurs centaines de morts parmi les combattants et dans la population, tandis que des milliers de civils prenaient la fuite.
Daech contrôle la majeure partie de la vaste province désertique d'Al-Anbar qui s'étend des frontières syriennes, jordaniennes et saoudiennes jusqu'aux portes de Baghdad.
Le porte-parole du gouverneur de la province Mouhannad Haimour a précisé que le centre de commandement avait "été déserté", ce qui signifie un nouvel échec pour les forces progouvernementales.
La situation à Ramadi reste "mouvante et disputée", des combats se poursuivant dans cette ville stratégique, a pour sa part indiqué le Pentagone, à Washington.
Appui aérien
Face à cette situation, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a ordonné dimanche aux soldats, à leurs alliés des tribus et aux forces d'élite de "tenir leurs positions et ne pas permettre à Daech de prendre d'autres secteurs".
"Un appui aérien continu aidera les troupes au sol à tenir leurs positions, en attendant l'arrivée d'autres forces en renfort et de combattants des 'Unités de mobilisation populaire'", avait-il ajouté, en faisant référence à des groupes paramilitaires composés essentiellement de miliciens chiites.
Daech a lancé jeudi cette nouvelle offensive sur Ramadi avec une vague d'attentats suicides. Environ 500 personnes, civils ou membres des forces de sécurité, ont depuis été tuées dans les combats, selon M. Haimour, tandis que 8.000 personnes ont fui la ville, d'après l'Organisation internationale des migrations (OIM).
Inquiétude toujours vive à PalmyreEn Syrie voisine, où Daech s'est également emparé de vastes territoires, le groupe a en revanche été repoussé à l'extérieur de Palmyre. Après de violents combats contre l'armée syrienne,Daech "s'est retiré de la plupart des quartiers du nord" moins de 24 heures après s'en être emparé, a assuré l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme (OSDH).Mais la menace demeure car les jihadistes sont présents presque tout autour de la ville et, notamment, à un kilomètre du célèbre site archéologique de Palmyre. Celui-ci a été l'un des plus importants foyers culturels du monde antique et comporte notamment des colonnades torsadées romaines, des temples et des tours funéraires.
La bataille de Palmyre a fait au moins 315 morts depuis mercredi, 123 soldats et miliciens loyalistes, 135 combattants de Daech et 57 civils, selon l'OSDH qui se base sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires. Dimanche, les combats se concentraient à l'est de la ville, autour de la prison, et au nord-est, dans le champ gazier d'Al-Hél, où Daech est parvenu à prendre deux positions de l'armée, selon l'OSDH et le groupe jihadiste.
Palmyre revêt une importance stratégique pour le pseudo "Etat islamique" puisqu'elle ouvre sur le grand désert syrien, limitrophe de la province irakienne d'Al-Anbar. Plus à l'est, l'organisation a subi un revers, un commando américain ayant tué 32 de ses membres dont quatre chefs, parmi lesquels celui en charge du pétrole, Abbou Sayyaf, selon l'OSDH.
Les Etats-Unis, de leur côté, ont fait état de la mort d'"une douzaine" de combattants en plus d'Abou Sayyaf. Cette opération au sol, la première revendiquée explicitement par les Etats-Unis contre "l'EI" pour capturer un de ses responsables, a été menée à Al-Omar, l'un des plus grands champs pétroliers de la Syrie, sous contrôle de Daech.