Le bon déroulement des prochaines élections présidentielles en Guinée Conakry est encore entouré d’incertitudes. Plusieurs partis d’opposition au régime d’Alpha Condé ont annoncé hier leur intention de boycotter les urnes le 11 octobre prochain.
Selon le portail guineeconakry.info, qui cite le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, la décision de boycott ferait suite à la constatation de nombreuses irrégularités dans l’organisation de ces élections. «Nous tiendrons une réunion extraordinaire le 8 octobre prochain pour statuer sur cette décision», a annoncé le responsable politique. Et ce dernier d’ajouter : «Nous sommes parfaitement en mesure de boycotter un scrutin qui ne donne pas de garantie de transparence et qui risque d’être une mascarade électorale, et qui va amener tous les partis politiques à accompagner simplement le professeur Alpha Condé».
Pour le porte-parole des candidats à la succession du Chef d’Etat guinéen, plusieurs conditions prépondérantes à la bonne organisation d’une élection libre et transparente ne sont pas encore au rendez-vous, notamment sur les volets logistiques, les procédures d’inscription sur les listes électorales, ainsi que les risques de fraudes.
L’instance organisatrice des élections, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), est principalement visée. Pis, les opposants au candidat Alpha Condé n’écartent pas l’éclatement de troubles post-électoraux, une situation d’instabilité que la Guinée a connu à maintes reprises dans son histoire politique.
C’est justement pour limiter cette escalade que quelques ONG et organismes internationaux d’observation du processus électoral sont récemment sortis de leur réserve à travers plusieurs médias locaux. La Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) a notamment rendu public, hier lundi, un communiqué de presse repris par plusieurs médias nationaux, appelant à l’apaisement. Plusieurs heurts entre partisans d’Alpha Condé et ceux de l’opposition ont en effet déjà entaché la campagne électorale.
Enfin, le site d’information guineeconakry.info revient aussi sur le retour en politique du sulfureux ex-chef de la junte militaire guinéenne, le Capitaine Dadis Camara. Ce dernier serait courtisé, depuis le Burkina Faso où il est toujours exilé, par plusieurs candidats en course, dont le président sortant. Le retour confirmé de Dadis pourrait chambouler significativement la carte politique de ce pays d’Afrique de l’Ouest, selon plusieurs médias locaux.