Après une absence du pays de plusieurs jours, le retour du Chef d’Etat guinéen est fracassant. Alpha Condé a signé hier une série de décrets publiés dans la soirée du jeudi 19 novembre sur les ondes des médias publics. «Le président a en effet démis de leurs fonctions, pour faute lourde, le ministre de l'intérieur Mahmoud Cissé, le secrétaire général aux affaires religieuses El hadj Abdoulaye Diassy et son adjoint Elhadj Aboubacar Fofana», rapporte guineenews.org.
Si aucune raison officielle n’est avancée par la communication présidentielle pour justifier ces mises à l’écart, les supputations vont bon train dans les médias locaux. Pour guineenews.org, «plusieurs observateurs s'accordent à dire que le président Condé reproche à ses anciens collaborateurs la gestion catastrophique des évènements de Touba». Des violences inter-confessions ont en effet eu lieu dans cette localité sainte, située au nord-ouest de Conakry, Au centre du conflit : la construction d’une mosquée. «Le bilan officiel de ces violences est deux morts, sept maisons à étages incendiées, deux villas privées incendiées, six cases brûlées et trois véhicules incendiés», rappelle la publication.Pour sa part, guineeconakry.info avance plutôt que «le ministre de l’Intérieur Mahmoud Cissé récolte certainement le courroux du président dans le cadre de l’affaire de "la tentative d’évasion de la Maison centrale de Conakry". Tandis qu' El Hadj Abdoulaye Diassy, Secrétaire général aux affaires religieuses, et son adjoint Aboubacar Fofana, perdent leurs postes pour la mauvaise gestion des problèmes de constructions de mosquées dans les deux cités de Touba de Boké et Gaoual où ces conflits ont eu lieu».
Le journal va plus loin dans son analyse, anticipant un changement de méthode chez Condé. «Avant sa prestation de serment le 14 décembre et son investiture le 21 décembre, le professeur Alpha Condé indique à l’opinion publique le changement qu’il entend apporter à sa gouvernance pour ce nouveau mandat, suite à sa récente réélection», souligne ainsi le journal.