«Des actions de contre-offensive et défensives ont lieu en Ukraine et je n’en parlerai pas en détail», a-t-il déclaré samedi au cours d’une conférence de presse avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau, en visite surprise à Kiev. «Il faut faire confiance à nos militaires et je leur fais confiance», a ajouté M. Zelensky.
Les autorités ukrainiennes entretiennent le flou sur leurs stratégie alors que l’armée russe signale depuis six jours des assauts d’ampleur, y compris avec des équipements livrés par les Occidentaux, sur ses positions, notamment dans le sud de l’Ukraine.
M. Zelensky était interrogé sur des propos de son homologue russe Vladimir Poutine, qui avait assuré la veille devant des journalistes que la grande contre-offensive ukrainienne attendue depuis des mois avait «commencé».
Cependant, avait ajouté M. Poutine, «toutes les tentatives de contre-offensive menées jusqu’à présent ont échoué», évoquant des pertes «de l’ordre de trois (Ukrainiens) pour un» Russe, tout en affirmant que Kiev conservait son «potentiel offensif».
Selon l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), «les forces ukrainiennes ont mené des opérations contre-offensives dans au moins quatre zones du front le 10 juin».
L’Institut a également précisé que, selon des sources russes, «les forces ukrainiennes disposaient d’avantages tactiques pour mener des assauts de nuit grâce à des équipements fournis par les occidentaux et dotés de systèmes optiques nocturnes supérieurs.»
«Héroïsme»
Vendredi soir, le président ukrainien avait salué «l’héroïsme» des soldats de son pays, engagés dans des «combats particulièrement durs».
Si les autorités ukrainiennes ont semblé relativiser l’étendue des combats, l’armée russe a de nouveau mentionné dans son rapport quotidien samedi des attaques des forces de Kiev dans les régions de Zaporijjia (sud) et de Donetsk (est), en particulier près de la ville dévastée de Bakhmout, dont Moscou a revendiqué la conquête totale en mai.
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Le ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo montrant une colonne de chars et de véhicules blindés de fabrication occidentale détruits, certaines carcasses fumant encore, dans le sud de la région de Donetsk.
Le porte-parole du commandement «Est» de l’armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, a quant à lui affirmé à la télévision que les troupes de Kiev étaient parvenues à avancer de 1.400 mètres autour de Bakhmout.
Critique des organisations internationales
Sur le front diplomatique, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a blâmé la Russie, samedi à Kiev, pour la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka dans le sud de l’Ukraine. Une catastrophe qui a provoqué l’inondation de dizaines de villes et de villages sur les deux rives du Dniepr.
«Il ne fait absolument aucun doute dans notre esprit que la destruction du barrage est une conséquence directe de la décision de la Russie d’envahir le pays», a-t-il dit au côté de M. Zelensky, sans pour autant accuser Moscou d’avoir été à l’origine de l’explosion ayant provoqué une immense brèche dans le barrage, dont les deux camps se rejettent la responsabilité.
M. Zelensky a pour sa part fustigé dans une vidéo les organisations internationales qui «ne parviennent pas à former et à envoyer une mission de sauvetage dans le territoire occupé» et «d’autres acteurs internationaux» qui «n’osent pas faire de déclarations claires et fortes condamnant ce dernier crime de guerre russe».
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D’après le dernier bilan du ministère ukrainien de l’Intérieur, cinq personnes sont mortes et 27 sont portées disparues dans les zones sous contrôle ukrainien en raison de cette brusque montée des eaux. Les autorités d’occupation russes ont déploré de leur côté au moins huit morts.
Des évacuations de populations locales ont eu lieu sur les deux rives du Dniepr, chaque camp accusant l’autre de continuer à bombarder les zones inondées.
Selon M. Zelensky, 3.000 personnes ont été évacuées des zones sous contrôle ukrainien. S’y ajoutent 5.000 dans les territoires occupés, d’après les Russes. Selon le comptage ukrainien, 78 localités sont inondées, dont 14 se trouvent en territoire occupé.
La Russie a par ailleurs promis samedi une «réponse» à la fermeture de son ambassade à Moscou par l’Islande, qui est devenue le premier pays à prendre une telle mesure depuis le début de la guerre en février 2022.
Dans le même temps, le président français Emmanuel Macron a appelé l’Iran «à mettre immédiatement fin au soutien» aux Russes dans la guerre en Ukraine en cessant ses livraisons de drones.