Grande tache rouge de Jupiter: le Marocain Kamal Oudrhiri a contribué à percer les mystères de ce cyclone géant

Impression d'artiste publiée par l'Observatoire européen austral (ESO) le 18 mars 2021 qui montre les lignes bleues, au pôle Sud, représentant la vitesse du vent, sur une image réelle de Jupiter, prise par l'imageur JunoCam à bord du vaisseau spatial Juno de la NASA.

Impression d'artiste publiée par l'Observatoire européen austral (ESO) le 18 mars 2021 qui montre les lignes bleues, au pôle Sud, représentant la vitesse du vent, sur une image réelle de Jupiter, prise par l'imageur JunoCam à bord du vaisseau spatial Juno de la NASA. . AFP PHOTO /ESO/L. Calçada & NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS

Les nouvelles découvertes de la sonde Juno de l’Agence spatiale américaine (NASA) en orbite autour de Jupiter fournissent une image plus complète de la façon dont les caractéristiques atmosphériques distinctives et colorées de cette planète offrent des indices sur les processus invisibles sous ses nuages.

Le 30/10/2021 à 17h00

Les résultats obtenus par d’éminents scientifiques, dont le Marocain Kamal Oudrhiri, mettent en évidence le fonctionnement interne des nuages encerclant Jupiter, ses cyclones polaires ainsi que la profondeur de la grande tache rouge, décrite comme la tempête la plus puissante connue du système solaire.

Une série d’articles sur ces découvertes atmosphériques viennent d’être publiés dans les revues spécialisées Science et le Journal of Geophysical Research. Le scientifique marocain est co-auteur d’une recherche parue dans la prestigieuse revue Science, sur la profondeur de la grande tache rouge de Jupiter déterminée par les survols gravimétriques de Juno. "Nous savons depuis longtemps que le diamètre de la grande tache rouge mesure plus de 16.000 kilomètres de large, ce qui signifie que notre planète Terre pourrait s'intégrer complètement à l'intérieur de cette tempête. Mais nous n'avions aucune idée de sa profondeur", a déclaré à la MAP, Kamal Oudrhiri, scientifique de la gravité au sein du Jet Propulsion Laboratory de la NASA en Californie du sud.

Cette tempête, qui a persisté pendant des siècles, est considérée comme la plus grande de notre système solaire. Plus large que la Terre, ce vortex intrigue en effet les scientifiques depuis sa découverte il y a plus de deux siècles.

La sonde Juno de la NASA, entrée en orbite de Jupiter en 2016, a découvert que la grande tache rouge est plus profonde que ce que pensaient les scientifiques auparavant. "En nous appuyant sur un instrument de science de la gravité de très haute précision sur Juno, nous avons pu limiter la profondeur de la tempête entre 300 et 500 kilomètres. Ces découvertes sont importantes car nous pouvons maintenant commencer à rassembler toutes les pièces du puzzle de cette gigantesque tempête. Cela nous permettra de mieux comprendre l'atmosphère de Jupiter, comment la planète géante s'est formée et son rôle dans notre Système solaire", a précisé le scientifique marocain.

L'objectif principal de la mission Juno est de comprendre l'origine et l'évolution de Jupiter. Avec sa suite de neuf instruments scientifiques, la sonde s’attèle à étudier l'existence d'un noyau planétaire solide, à cartographier le champ magnétique intense de Jupiter, à mesurer la quantité d'eau et d'ammoniac dans l'atmosphère profonde et à observer les aurores de cette planète.

En plus de Kamal Oudrhiri, douze autres scientifiques renommés des Etats-Unis, d'Italie, d'Israël, de France et du Royaume-Uni ont collaboré aux dernières découvertes. L'article publié dans Science a été dirigé par Marzia Parisi, une scientifique de Juno, qui travaille au sein du Jet Propulsion Laboratory de la NASA.

Le 30/10/2021 à 17h00