Adepte d'une rhétorique lapidaire, le politicien de 53 ans qui vit sous protection policière permanente divise un pays qui se targue pourtant de sa tolérance multiculturelle.
"Nous ne sommes pas xénophobes", a-t-il assuré récemment lors d'un entretien avec l'AFP: "nous sommes contre l'afflux d'une culture qui est contre toutes nos valeurs".
Surfant sur la vague de la crise migratoire, la pire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, son Parti pour la liberté (PVV) est passé en tête des sondages pendant la deuxième moitié de 2015 mais a récemment cédé sa place alors que les prochaines élections sont prévues en mars.
Parfois surnommé "Capitaine peroxyde", le député aux cheveux blonds décolorés ramenés vers l'arrière compare le Coran, qu'il qualifie de "fasciste", à "Mein Kampf", le manifeste politique d'Adolf Hitler.
Geert Wilders est l'héritier politique direct du populiste néerlandais Pim Fortuyn, assassiné en 2002, et dit défendre la liberté, "qui disparaîtra au moment où l'idéologie islamiste aura une présence plus forte dans ce pays".
Il est également l'auteur du film anti-islam de 17 minutes "Fitna" ("discorde" en arabe), qui montre notamment des images des attentats du 11 septembre 2001 à New York.
Sa diffusion en mars 2008, malgré l'opposition du gouvernement néerlandais, avait provoqué de vives réactions dans le monde musulman.
Geert Wilders, qui rejette l'étiquette d'extrême droite, veut faire interdire le Coran et mettre un terme à l'immigration en provenance des pays musulmans.
Après avoir été acquitté en 2011, il est à nouveau poursuivi pour "incitation à la haine": lors d'un meeting électoral en mars 2014, il avait promis à ses partisans "moins de Marocains" aux Pays-Bas.
Ces déclarations avaient provoqué un exode au sein de son parti et une vague de protestation sans précédent, tout comme, plus récemment, son programme électoral, où il assure vouloir "fermer toutes les mosquées et écoles musulmanes".
Né en 1963 à Venlo, dans l'est des Pays-Bas, Geert Wilders se présente comme une alternative à "l'élite au pouvoir qui n'écoute pas" la population : il propose de fermer les frontières et d'organiser un référendum sur une sortie de l'Union européenne.
Il devient député libéral en 1998 mais, en désaccord notamment sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, il quitte le parti en 2004 et fonde son propre groupe qui deviendra le PVV en 2006.
M. Wilders obtient son plus grand succès politique aux législatives de 2010: son parti obtient 24 sièges de députés sur 150 et soutiendra le gouvernement minoritaire du libéral Mark Rutte au Parlement.
Deux ans plus tard, tenu responsable de la chute de ce gouvernement, son parti n'obtient que quinze sièges de députés aux législatives.
Le PVV était notamment allié au Front national de Marine Le Pen aux élections européennes de 2014.
Marié à une Hongroise, M. Wilders soigne son image à l'étranger, notamment aux Etats-Unis, où il prononce souvent des discours.
Geert Wilders assure que sa vie et sa carrière ont été marquées par l'assassinat du réalisateur controversé Théo van Gogh, virulent critique de l'islam, tué par un islamiste radical en 2004.
"Depuis l'assassinat de Théo van Gogh, j'ai toujours été entouré de policiers en civil et j'ai été dépouillé de presque toute vie privée", écrit dans son livre celui qui a fait de cette protection permanente un argument politique.
Son avocat avait récemment affirmé que le nom de son client, qui assure avoir sacrifié sa liberté pour défendre publiquement ses opinions, se retrouve sur "des listes noires d'Al-Qaïda, des talibans et des jihadistes du groupe Etat islamique".
Il parle rarement de sa vie privée et n'a jamais réagi aux spéculations selon lesquelles il teint ses cheveux pour cacher de lointaines origines indonésiennes.