«Les otages doivent être libérés, ensuite on pourra disuter», a déclaré lundi le président américain Joe Biden. Deux nouvelles otages israéliennes ont été libérées lundi soir par le Hamas, trois jours après celle d’une Américaine et de sa fille. Environ 220 otages et prisonniers israéliens, étrangers ou binationaux, ont été recensés par Israël.
Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils, selon les autorités, depuis l’attaque du Hamas. Et 5.087 Palestiniens, en majorité des civils dont 2.055 enfants, ont été tués par les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, selon les autorités locales.
Israël a promis d’«anéantir» le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, assujettie depuis à un blocus israélien. «Nous voulons démanteler complètement le Hamas, ses dirigeants, sa branche militaire et ses mécanismes de fonctionnement», a déclaré le chef d’état-major israélien Herzi Halevi dans une vidéo postée sur X.
Les frappes israéliennes se sont intensifiées ces derniers jours sur l’enclave de 362 km2 où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens, soumis en outre à un siège qui les prive de nourriture, d’eau et d’électricité, imposé depuis le 9 octobre par Israël.
L’aide internationale a commencé à arriver au compte-gouttes depuis samedi via l’Égypte. Lundi, un troisième convoi a franchi la frontière à Rafah, seul point de passage vers Gaza qui ne soit pas sous contrôle israélien. Au total, une cinquantaine de camions ont pu entrer en trois jours, alors qu’il en faudrait selon l’ONU au moins 100 par jour.
35 humanitaires tués
Les États-Unis, qui ont obtenu l’accord d’Israël et de l’Égypte pour laisser passer l’aide, ont annoncé dimanche «qu’il y aurait dorénavant un flux continu», toujours attendue. Mais pour le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, il faut «plus d’aide, plus rapidement» ainsi qu’une «pause humanitaire» pour permettre sa distribution.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a lui aussi appelé lundi à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» à Gaza, alors que 35 travailleurs humanitaires y ont été tués par les bombardements israéliens depuis le début du conflit, dont six au cours des dernières 24 heures.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, dont le pays n’a pas condamné explicitement l’attaque du Hamas, a dit lundi à son homologue israélien que «tous les pays (avaient) le droit de se défendre», mais qu’il fallait «respecter le droit humanitaire international et protéger la sécurité des civils».
L’armée israélienne continue ses préparatifs en vue d’une offensive terrestre, massant des soldats aux abords de la bande de Gaza. Cette perspective inquiète la communauté internationale qui redoute un embrasement du conflit.
Frappes sur le sud de Gaza
Depuis le 15 octobre, l’armée israélienne appelle les civils du nord de la bande de Gaza, où les bombardements sont les plus intenses, à fuir vers le sud. Toutefois, les frappes continuent aussi de toucher le sud, proche de la frontière égyptienne, où les déplacés sont massés par centaines de milliers.
La situation humanitaire est « catastrophique », a averti l’ONU, avec au moins 1,4 million de Palestiniens qui ont fui leur foyer. A Rafah, des hommes remplissaient d’eau des bidons en plastique depuis des citernes, pendant que d’autres fouillaient les ruines d’un bâtiment détruit par une frappe, à la recherche de survivants.
«Ils ont mis le corps déchiqueté de mon fils dans un sac bleu, Cham était calcinée», s’étrangle Ayman Abou Chamalah, un Palestinien de 34 ans, dont les deux enfants et l’épouse ont été tués dans un bombardemen israélienst. À Khan Younès, toujours dans le sud, une famille s’apprêtait aussi à enterrer des enfants victimes des frappes, leurs corps drapés de blanc portés jusqu’au cimetière par des proches.