Gaza entame 2024 sous les bombes, tirs de roquettes sur Israël

De la fumée s'élève au-dessus de Khan Yunis depuis Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, lors d'un bombardement israélien le 31 décembre 2023.. AFP or licensors

La bande de Gaza et Israël sont entrés dans l’année 2024 sans pause dans les combats. L’armée israélienne a poursuivi son pilonnage intensif du territoire palestinien, alors que le Hamas a tiré des roquettes sur Tel-Aviv et le sud d’Israël. Les médiateurs internationaux, menés par le Qatar et l’Égypte, poursuivent leurs efforts en vue d’une nouvelle pause dans les combats.

Le 01/01/2024 à 07h44

La bande de Gaza et Israël sont entrés dans l’année 2024 sans pause dans les combats, l’armée israélienne poursuivant son pilonnage intensif du territoire palestinien, faisant au moins 24 morts dans la nuit, et le Hamas tirant des roquettes vers Tel-Aviv et le sud d’Israël au moment exact du Nouvel An.

Les sirènes d’alerte aérienne ont retenti dans plusieurs parties d’Israël, et des journalistes de l’AFP à Tel-Aviv ont été témoins de l’interception des roquettes par les systèmes de défense antimissile israéliens à minuit précise.

Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement palestinien Hamas, ont revendiqué les deux attaques dans une vidéo publiée sur leurs réseaux sociaux, affirmant avoir tiré des roquettes M90 en «réponse aux massacres de civils» perpétrés par Israël. L’armée israélienne a confirmé l’attaque, sans faire état de victimes ou de dégât.

Dans la bande de Gaza, assiégée et dans une situation humanitaire désespérée pour les Palestiniens, les bombardements continuent sans relâche. La guerre se poursuivra encore pendant «de nombreux mois», a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

«Des martyrs partout»

Dans la nuit du Nouvel An, 24 civils ont été tués et plusieurs dizaines d’autres blessés par des frappes israéliennes, selon le ministère de la Santé du Hamas. Des raids aériens ont visé le centre de Khan Younès et au moins sept autres villes de la bande de Gaza, a-t-il précisé.

La veille, au moins 48 Palestiniens avaient été tués dans des frappes sur la ville de Gaza, et une autre frappe sur le campus de l’Université Al-Aqsa de Gaza avait fait au moins 20 morts, selon la même source. «Après l’explosion, nous sommes arrivés sur les lieux et nous avons vu des martyrs partout», a témoigné Mohamed Btihan, un habitant de Gaza, après les bombardements de la nuit de samedi à dimanche.

L’armée israélienne a indiqué avoir tué plus d’une dizaine de combattants ennemis lors d’affrontements au sol, de frappes aériennes et de tirs de chars, ajoutant avoir localisé des tunnels du Hamas et des explosifs dans une école maternelle.

«L’année 2023 a été la pire de ma vie», raconte à l’AFP Ahmed al-Baz, 33 ans, qui a dû quitter son domicile dans la ville de Gaza pour un camp de fortune à Rafah, dans le sud du territoire. «Nous avons vécu une tragédie que même nos grands-parents n’ont pas connue. Nous avons vécu l’enfer et côtoyé la mort elle-même».

«Assez de cette guerre! Nous sommes totalement épuisés. Nous sommes constamment déplacés d’un endroit à l’autre, dans le froid», se plaint Oum Louay Abou Khater, 49 ans, dans le même camp.

L’attaque du Hamas le 7 octobre a fait environ 1.140 morts en Israël, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. En réaction, Israël pilonne sans relâche la bande de Gaza, assiégée et dépourvue de tout approvisionnement en eau, en nourriture, en électricité, en médicaments et en carburant.

Selon un nouveau bilan annoncé dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, 21.822 Palestiniens, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées dans le petit territoire palestinien surpeuplé depuis le début de la guerre, et 56.451 ont été blessés. En Cisjordanie occupée, plus de 320 Palestiniens ont été tués par les soldats ou les colons israéliens, selon le ministère palestinien de la Santé.

Ces dernières semaines, l’armée israélienne s’est déployée dans le nord de la bande de Gaza, puis vers Khan Younès (sud) et récemment dans les camps du centre de ce territoire où 1,9 million d’habitants (85% de la population) ont dû fuir leur foyer en raison des combats. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre la menace croissante de propagation de maladies infectieuses et l’ONU a dit craindre une famine.

Les médiateurs internationaux, menés par le Qatar et l’Égypte, étaient parvenus à négocier une trêve d’une semaine fin novembre ayant permis la libération de plus de 100 otages et l’entrée à Gaza d’une aide limitée. Ils poursuivent actuellement leurs efforts en vue d’une nouvelle pause dans les combats.

Une délégation du Hamas s’est rendue vendredi au Caire pour transmettre «la réponse des factions palestiniennes» à un plan égyptien prévoyant la libération d’otages et une pause dans les hostilités. Cette réponse sera donnée «dans les prochains jours», a affirmé dans un communiqué Muhammad al-Hindi, secrétaire général adjoint du Jihad islamique, un groupe armé combattant aux côtés du Hamas.

Tensions en mer Rouge

La guerre à Gaza a ravivé les tensions à la frontière entre le Liban et Israël, théâtre quasi quotidien d’échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, mouvement proche de l’Iran et qui soutient le Hamas.

En mer Rouge, l’armée américaine a annoncé dimanche avoir coulé trois bateaux des rebelles yéménites Houthis alliés de l’Iran, accusés d’avoir attaqué un porte-conteneurs. Dix d’entre eux ont été tués par cette attaque de «l’ennemi américain», a confirmé sur X (ex-Twitter) le porte-parole des rebelles Yahya Saree. Depuis le début de la guerre le 7 octobre, les Houthis affichent leur soutien aux Palestiniens de Gaza en menacent le trafic sur cette voie maritime stratégique.

Par Le360 (avec AFP)
Le 01/01/2024 à 07h44