Le mot d’ordre de grève a été voté samedi dernier à Libreville lors d’une assemblée générale de la Convention des syndicats de l’éducation nationale (CONASYSED). «Les enseignants ont décidé d’observer une grève d’un mois renouvelable», a déclaré Simon Ndong Edzo, modérateur de la CONASYSED qui a présidé l’assemblée générale dans la cour de l’école primaire Martine Oulabou.
Les enseignants réclament le paiement de la dernière tranche de la Prime d’incitation à la performance (PIP), une prime que le gouvernement versait à tous les fonctionnaires, une fois par trimestre pour les inciter à la performance. Cette prime a cependant été supprimée en juillet dernier suite à la mise en service d’un nouveau système de rémunération des agents de l’Etat.
Les syndicalistes de l’éducation nationale soutiennent que plusieurs de leurs camarades n’avaient pas perçu la prime versée en mai dernier. Ils exigent également que l’Etat tienne sa promesse de payer une dernière tranche de cette prime à tous les fonctionnaires.
«Notre grève concerne tous les fonctionnaires car tous les agents de l’Etat attendent le paiement de la dernière tranche de la PIP», a indiqué M. Ndong Edzo.
Outre cette prime, les enseignants revendiquent leurs primes de surveillance des examens d’Etat, les avancements et les reclassements dans l’administration.
La CONASYSED profite également de ce mouvement pour revendiquer plus d’établissements scolaires au préscolaire, primaire, secondaire et dans l’enseignement technique pour limiter les effectifs pléthoriques qui vont jusqu’à 130 élèves dans une seule salle de classe.
Dans un communiqué publié dimanche dans la soirée, le ministre de l’Education nationale et de l’enseignement technique, Florentin Moussavou, a invité élèves et enseignants à reprendre normalement les cours précisant que les primes réclamées font «l’objet d’un traitement au sein du gouvernement en fonction des urgences».
Lundi matin, plusieurs parents n’ont pas envoyé leurs enfants à l’école. La fréquentation des établissements scolaires est moins dense que d’habitude. Certains élèves craignant des violences ont préféré rester à la maison.
Cette grève est la toute première de l’année académique (2015-2016). Contrairement à d’habitude, les enseignants gabonais n’ont pas paralysé les cours dès la rentrée des classes, le 4 octobre dernier.